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  • Emploi du temps

     

    De la cloche au couvent il n'y a qu'un pas (surtout quand menace l'arrivée d'une sorte de bedeau à la tête de l'État).

    Voilà un endroit où le rapport au temps est bien encadré. Balisé par les heures. Briefons-nous avec Robert.

    « Heures canoniales (fin XII° liturg rom.) celles où l'on récite les diverses parties du bréviaire, et PAR EXT ces parties elles-mêmes. Grandes heures laudes, matines, vêpres. Petites heures complies, none, prime, tierce.

    Livre d'Heures ou (milieu XIII°) ELLIPT Heures recueil de dévotion renfermant les prières de l'office divin. »

    Ah Robert je te reconnais bien là, vieux frère, avec ton fétichisme des dates, tes abrév ellipt. Ça c'est bien toi.

    Et comme d'hab j'en apprends de belles. J'ignorais qu'il y en eût des grandes et des petites, d'heures.

    Ainsi désignées I suppose selon la plus ou moins grande quantité de prières qui les composent ?

    Leurs noms en tous cas canalisent en un maillage serré le flux temporel des 24 heures du jour. Prime à la 1ère heure, tierce à la 3°, none à la 9°.

    (Robert a de bonnes raisons de penser que la none a fait la nonne, pourtant l'habit ne fait pas le moine, allez comprendre).

    Seules laudes et complies font exception à la logique strictement horlogère.

    Laudes (= louanges) se chante au début du jour. Complies (= achevées, remplies) à la fin du jour.

    Laudes des monastères, babillement des bébés (si charmants mais avant-coureurs de pleurs affamés & comminatoires), chant du coq, piaillement des oiseaux, roulement du premier métro, moulinage de la benne à ordures : toutes façons de se retrouver devant une nouvelle journée à vivre, de renaître après la sorte de mort du sommeil.

    Complies, douce berceuse pouce sucé, assoupissement des volatiles au creux de leurs ailes, poubelle bien ficelée posée sur le trottoir : toutes façons de refermer au mieux la journée vécue.

    Les offices monastiques sont faits de mots bibliques, lus ou chantés. Pour l'essentiel des psaumes (Tehillim en hébreu = louanges) dus à la plume (ou quelque objet apte à graphier que ce soit) d'un certain David Roi.

    En fait, qu'il ait été roi, rien n'est moins sûr. Il fut plus probablement, au IX° avant JC, un chef de bande dans un coin pas loin de ce qui n'était pas encore Jérusalem. Disent Finkelstein et Silberman, archéologues auteurs de La Bible dévoilée, Bayard 2002 pour la trado française (j'en ai déjà parlé cf 3-10-2014), qui ne sont pas en reste sur Robert en fait de précisions obsessionnelles & instructives.

    On n'est pas sûr non plus que M. David Roi soit l'auteur de tout ou même partie de ces textes. Qu'importe les poèmes sont là, géniaux.

    (Quoique assez rudes et obscurs pour certains, et consécutivement pièges du point de vue interprétatif. Mais ce n'est pas là où je voulais en venir.)