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  • Parle pour toi

     

    « On considère comme un bonheur d'avoir un nom et un rang car on ignore que le plus vrai des bonheurs est de n'avoir ni nom ni rang.

    On considère comme un tourment d'avoir froid et faim car on ignore que les tourments de ceux qui n'ont ni froid ni faim sont encore pires. »

    Hong Zicheng (Propos sur la racine des légumes I,66)

     

    Il est mignon, Hong, mais y a des fois il charge un peu la jonque.

    Quelqu'un dans mon genre sans nom et sans rang, et plus encore quelqu'un qui a froid et faim, serait bien fondé à lui répondre : changeons, Hong. Tu prends ma vie je prends la tienne.

    Allez deux trois mois pas plus et après on fait un debriefing : ton tourment et ton bonheur sur une échelle de 0 à 10 ?

    Attention, Hong. Ta phrase peut passer au mieux pour de l'indifférence, au pire pour du cynisme. Y en a qu'ont viré rousseauistes pour moins que ça : alors dis-toi qu'en tant que mandarin t'es pas à l'abri des pépins.

    (Je reviens pas sur l'histoire du mandarin de Rousseau vous l'avez en tête je l'ai suffisamment radotée) (Quoi Euh … ? Bon allez je suis sympa : voir ce blog 19-12-2016. Mais c'est bien parce que c'est vous.)

    Les plus ou moins sexagénaires parmi nous se souviennent du fameux il faut voir d'où on parle, phrase fétiche des penseurs (ou simili) des années 70. Dommage que la mode en soit passée, je persiste à trouver cela pertinent.

    (La mode de cette expression, j'entends, pas celle de penser. Quoique.)

    Il est du dernier tartufe (dirait-on en langue de Molière) de s'autoriser à donner des leçons d'humilité et frugalité à son prochain, lorsqu'on a nom et rang.

    Càd de nos jours une quelconque audience quelque part assortie d'un revenu supérieur ou égal au revenu médian. Soit environ 1600 euros (Voyez avec Hong pour la conversion en yuans).

    Et estimez-vous heureux j'aurais pu mettre la barre au niveau du RSA ou du minimum vieillesse. (Perso sans me vanter même dans ce cas je garderais voix au chapitre pour bavasser sur la joie spinoziste ou quoi que ce soit).

    (Quant à Spinoza lui-même j'ai pas le cours du florin milieu XVII° en tête, mais il me plaît d'imaginer nos fortunes comparables – toutes choses égales par ailleurs).

    Mais je n'ai garde pour autant de fermer la bouche à notre Hong. Dès l'instant qu'il nous évite les leçons de stoïcisme à la mode tartufe, libre à lui de nous causer tant qu'il veut de morale ou de politique, de diplomatie, d'art, de littérature, depuis sa place de mandarin lettré.

    Tout cela intéresse aussi les pas riches pas célèbres. Car aussi étonnant que cela paraisse, pauvre inconnu(e) ne rime pas forcément avec stupide inculte.

    Sans me vanter.