Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Le bataillon des primaires (7/13)

    Établissons l'organigramme de la holding DUC.

    En gardant en tête que la même logique est à l'œuvre dans la pyramide globale des sociétés ou la pyramide locale de nos fors intérieurs. On peut passer de l'une à l'autre par homothétie.

    Tout en bas du système celles des disgrâces qui forment le bataillon disons le plus primaire : gourmandise, luxure, colère. Au plus près de la chair à pulsion.

    Elles ont en commun de s'inscrire sous le signe du trop, de l'excès, de l'absence de régulation, du débordement. Un aveu de faiblesse d'un Moi colonisé par le Ça. (Ach Ich allais le sagen).

    Précisons en ce sens les termes :

    1) la gourmandise n'est pas le plaisir du gourmet à savourer de bonnes nourritures, généralement dans la convivialité. Mais bien la goinfrerie, le fait de s'empiffrer, parfois seul, ou en tous cas sans goûter le sel du partage.

    Scolie 1 : Dieu me gourmande, il ne s'agit pas de porter sur ce comportement un regard étroitement moralisateur. Nous savons tous qu'il est avant tout un symptôme qui vient révéler une souffrance.

    Scolie 2 : En ce sens disgrâce n'est pas si mal trouvé, finalement, bravo Ariane.

    (Ben oui je me le sers moi-même avec assez de verve, et tout de suite, parce qu'aussi bien quand j'en serai à orgueil j'aurai pas le feeling).

    2) la luxure n'est pas davantage la jouissance (sexuelle ou autre) en tant que telle, mais bien le fait de la vivre comme une consommation effrénée de sensations et/ou de partenaires, sur le mode là encore du toujours plus. (Jusqu'à mille e tre qui sait).

    Scolie : toutes les deux, gourmandise et luxure, apparaissent comme une hyper-consommation en réponse à l'obsolescence programmée du désir.

    3) je mets la colère dans ce groupe pour le côté pulsionnel. Un débordement, un manque de maîtrise de soi, qui peut déboucher sur toutes sortes de brutalités. Elle n'est pas forcément « méchante » en soi, elle peut être juste une expression dévoyée de l'indignation, une expression récupérée par la violence.

    Or l'indignation a souvent partie liée au désir de justice et de dignité, ainsi que l'a rappelé naguère Stéphane Hessel.

    Scolie : L'occasion de noter un point essentiel que ne nous contesterait pas Monsieur de la Palice. Qui dit disgrâce dit négatif de grâce.

    Autrement dit en chacune de nos disgrâces capitales on pourrait chercher s'il n'y a pas quelque chose de récupérable dans la perspective d'une dynamique positive.

    On le fera à la fin de notre parcours.

    Si on n'a pas la flemme, bien sûr.