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  • Vagues scélérates

    « Abyssus abyssum invocat »

     

    L'abîme appelle l'abîme.

    Cette citation ne peut que nous rappeler nos plaisirs astéristiques. Je ne sais plus dans quel album, lors d'un nième naufrage du récurrent bateau pirate, un des marins lance cette phrase.

    Ce n'est pas décalé en l'occurrence. Pour nos ancêtres antiques, le prototype de l'abîme, du gouffre mortel, c'est la mer, ses vagues menaçantes toujours renouvelées, ses profondeurs glauques et insondables, que l'on soupçonne subséquemment d'être squattées par toutes sortes de monstres.

    « Eheu (entends-je se lamenter le pirate astérixien pris dans l'enchaînement d'un fatum adversum) quand ça veut pas ça veut pas, dura lex des séries.

    OK mater mea m'avait bien dit la vita n'est pas un longus tranquillus fluvius. Mais qu'est-ce qu'on a fait à Neptune pour que ça tombe semper sur nous ?

    Les gars sumus vraiment mal barrés. D'ici qu'on plonge définitivement. Video le futurum sombre, et même carrément noir. »

    À propos quid dicit la page rose de cette expression ?

    Expression figurée empruntée au psaume de David (42,8) qu'on emploie pour exprimer qu'une faute en entraîne une autre.

    Ah bon ? Quelle faute ?

    L'auteur de ce psaume

    (David rien n'est moins sûr, mais on en reparlera) (j'ai le projet de faire une série sur les psaumes) (mais c'est un gros boulot) (c'est pas que j'aime pas bosser) (mais pour qui pour quoi hein?)

    ne parle pas de faute.

    C'est juste un exilé que submergent la souffrance de l'oppression, l'angoisse, la nostalgie. Il ne se sent pas en faute, mais abandonné.

    Ce sentiment se condense dans la métaphore de la soif. Mon être a soif d'Elohim, d'El vivant (v.3).

    Ce qui l'amène à décliner différentes modalités de l'élément liquide : l'eau tranquille où il irait boire comme la biche (v.1), ses larmes d'amertume (v.4), et enfin l'eau dans sa violence mortelle (v.8)

    L'abîme appelle l'abîme, à la voix de Tes cataractes, tous Tes brisants et Tes vagues sur moi sont passés.

    Un splendide poème que je t'engage à aller lire, lector.