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  • Sale quart d'heure

    On apprend plus dans une nuit blanche que dans une année de sommeil. Autant dire que le passage à tabac est autrement instructif que la sieste.

    Cioran (Aveux et anathèmes)

    Un argument pour se contenter de l'ignorance? En fait cette affirmation est discutable (loi de l'aphorisme, sacrifier la justesse à l'effet) (les meilleurs sont quand même ceux qui arrivent à combiner les deux, non ?)

    On pourrait dire plutôt que le passage à tabac et la sieste sont aussi instructifs l'un que l'autre, mais qu'on y apprend des choses différentes. Quoique. Un point commun : la perte de maîtrise.

     

    Quiconque est passé par une épreuve regarde de haut ceux qui n'ont pas eu à la subir. L'insupportable infatuation des opérés…

    Mais comme tout le monde a plus ou moins sa cicatrice, visible ou moins, à l'arrivée chacun trouvera sa raison de toiser l'autre.

    Et puis il y a des opérés qui savent faire preuve d'élégance et rester simples.

     

    Pendant que mon dentiste défonçait mes mâchoires, je me disais que le Temps était l'unique sujet sur lequel méditer, que c'était à cause de Lui que je me trouvais sur cette chaise fatale et que tout craquait, y compris ce qui me restait de dents.

    C'est juste, le temps c'est l'entropie.

    Cette phrase me fait penser à une horrible séquence d'un film des années 70, Marathon man) (ça nous rajeunit pas) (décidément le temps …)

    Et puis, plus sympa, elle m'évoque Le Testament de Brassens

    j'ai quitté la vie sans rancune j'aurai plus jamais mal aux dents

    me v'là dans la fosse commune la fosse commune du temps

     

    Impossible de dialoguer avec la douleur physique.

    Terriblement vrai. L'avantage de la douleur morale, c'est qu'avec elle il y a toujours moyen de trouver à redire.

     

    Ce n'est pas par le génie, c'est par la souffrance, par elle seule, qu'on cesse d'être une marionnette.

    Idiot. On restera marionnette si on l'est. Et si on ne l'est pas au départ, la souffrance nous fera marionnette, jouet du destin. Et dans les pires cas, jouet du sadisme d'autres « humains ». Et surtout, à partir d'une certaine intensité et/ou durée, la souffrance finira par la casser, la pauvre marionnette.

    Il le dit d'ailleurs :

    Plus on a souffert, moins on revendique. Protester est signe qu'on n'a traversé aucun enfer.