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  • Ambition

    « Il est honteux que ton âme renonce à la vie avant ton corps. »

    (Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même VI,29)

     

    Avec le mot honteux, Marc-Aurèle, dans cette pensée, fait implicitement du corps la norme morale. Est-ce ou pas inattendu pour un stoïcien ? Dans son cas un peu quand même vu son tropisme platonicien. En un sens ne serions-nous pas ici dans une physiologie à la mode nietzschéenne ?

     

    Que l'âme renonce malgré un corps encore allant, cela arrive parfois dans la vieillesse. Il est des corps encore verts aux âmes* déjà grises. Comme il est des âmes vigoureuses capables de dynamiser des corps faiblards. Et cela est aussi vrai avant même la vieillesse, une fois de plus le temps ne fait pas grand chose à l'affaire.

    De quoi dépend que l'on soit gratifié d'un conatus plus ou moins vaillant ? Grand mystère pour moi.

    Bien sûr les conditions de vie, matérielles et psychiques, particulièrement dans la prime enfance, jouent un rôle. Est-il si déterminant ?

     

    Quoi qu'il en soit, n'oublions pas que Marc-Aurèle s'adresse à lui-même ces pensées. Sans doute ressent-il davantage les lassitudes du vieillissement à l'endroit de son investissement majeur, en son être pensant et soucieux de morale.

    Mais pour y remédier, il ne fait pas appel (pour une fois?) à Super Surmoi, au contraire il s'en remet à la simplicité du corps, à son être-là.

    La volupté est qualité peu ambitieuse, dit Montaigne (Essais III,5 Sur des vers de Virgile).

    Ajoutons : bien vivre est affaire d'humilité (au sens propre du terme, naturellement) (rien à voir avec renonciation ou aplatissement), et la sagesse suprême est sans doute la plus terre à terre.

    Je dis pas que ce soit évident ni facile, surtout quand il s'agit de la préserver, la terre.

     

    *Je reprends le mot de Marco, mais il ne s'agit évidemment pas d'un élément hétérogène au corps.

    Disons plutôt : fonctionnement psychique.