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  • Bonne volonté

    « Je ne mérite pas de m'affliger car je n'ai jamais affligé volontairement personne. » (Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même VIII, 42)

     

    J'ai déjà noté que ces pensées sont souvent trace du débat de Marc-Aurèle avec son surmoi, débat fréquent, pour ne pas dire permanent.

    Le surmoi Janus, double face, le surmoi pharmakon, agent double. Agent à la fois de l'utile et bienfaisante conscience morale, et de la débilitante angoisse de culpabilité.

    Je ne mérite pas de m'affliger signe ainsi le quitus de la conscience morale : "c'est bon tu as fait au mieux, ne te reproche rien".

    Mais on y décèle tout autant une angoisse : n'avoir affligé personne, est-il sûr que cela nous garantisse que personne ne voudra nous affliger ?

     

    Bon, Marco le sait autant que nous, rien n'est moins sûr. Autrement dit la justice immanente & rétributive, c'est grosse blague.

    Après on peut toujours choisir de la supposer, la justice, se la figurer, de façon à avancer dans la vie sans (trop de) peur ni de reproche. "Tous les moyens sont bons pour ne pas se sentir trop mal ni être trop mauvais" : voilà décidément la maxime éthique de base.

     

    Et puis il y a ce volontairement qui ne peut manquer d'accrocher le lecteur. Au-delà de l'objectivité du « on sait jamais », comment ne pas y entendre un aveu … involontaire ?

    Mais rassure-toi Marco, loin de moi la pensée de te jeter la pierre. Au contraire. Affliger, si c'est des cons ou des salauds, je dis : vas-y, fonce. Si ça leur fait pas le mal qui leur ferait du bien, tant pis. Mais au moins toi tu te seras un peu lâché, c'est pas si souvent.