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  • Juste une idée

    « La joie de l'homme, c'est de faire le propre de l'homme. Le propre de l'homme, c'est la bienveillance envers son semblable, le mépris des sensations, la sélection des idées justes et la contemplation de la nature universelle avec les événements qu'elle détermine. »

    (Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même VIII, 26)

     

    Cela pourrait être signé par Spinoza. À l'exception, et c'est déterminant, du mépris des sensations. Il y a là sans doute une différence culturelle.

    Marc-Aurèle adhère à un stoïcisme imprégné de platonisme qui dissocie corps et psychisme, pour subordonner le premier (en tant qu'éphémère) au second (censé être partie d'une « âme » éternelle).

    Spinoza, autant dans la cohérence de son système unisubstantiel* que par imprégnation de culture juive, associe profondément le charnel et le spirituel.

     

    Plus encore sans doute y a-t-il une différence de personnalité et de situation. Marc-Aurèle philosophe en homme de pouvoir, dur à lui-même et pas si tendre aux autres qu'il veut bien le penser (ou même l'essayer).

    Spinoza philosophe en homme libre, au plan social comme intellectuel, (liberté payée cher), en amoureux de la vérité.

    Ont-ils, dans cette sélection des idées justes (Spinoza dit penser de façon adéquate), trouvé la joie qu'ils disaient ? L'essentiel sans doute est de l'y chercher.

    Et aujourd'hui pour nous, de veiller à ne pas dévaloriser l'intelligence et la raison, au profit de l'immédiateté pulsionnelle à laquelle tout nous incite.

     

    *Sur l'Éthique cf ce blog fin avril/fin juillet 2013 (un parcours de l'ensemble en quelques épisodes) et/ou 3 février/25 avril 2016 (un abécédaire, mon Spinoza de A à Z)  

    D'ailleurs peut être j'y reviendrai, à l'Ethique, pour la partie 3 sur les affects.  Enfin pour l'instant c'est juste une idée.