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  • Hihan

    Autant que je me souvienne, le premier livre que j'ai lu toute seule en entier fut Les Malheurs de Sophie. Un grand livre cartonné, avec sur la couverture des couleurs vives, du doré, une Sophie échevelée et débraillée.

    J'avais marché à fond, détesté la méchante Fichini, et presque autant M. de Réan le père de Sophie, apparemment enclin à regarder ailleurs.

     

    Lorsque j'ai lu, guère après, Mémoires d'un âne, mon appréciation a été plus mitigée. Même à mon âge encore tendre, je voyais qu'il y avait trop de gnangnan dans les hihans (ou hi-han les deux pluriels sont possibles dit Robert) (ne pas perdre une occasion de s'instruire, disait Mme de Fleurville à ses petites filles modèles).

     

    Pourtant, je trouvais étonnant, vraiment inventif (je n'avais pas ce mot-là bien sûr, mais je le ressentais) de raconter l'histoire du point de vue de l'animal. Moi qui passais des heures dans le jardin de mes grands parents à observer les fourmis, je n'avais pas eu l'idée de les faire parler, de voir le monde à leur façon.

    Du coup après j'ai essayé, ce qui m'a amenée à la conviction que ma place de petite fille, malgré quelques légers inconvénients (du genre finir sa viande ou être obligée de faire la sieste), n'était pas si mauvaise.

     

    Plus tard, sortant de l'enfance, j'ai constaté qu'ils ne sont pas rares, les ânes qui racontent des histoires pour faire voir le monde à leur façon.

    Des ânes nettement moins sympathiques que Cadichon.

     

    (Cadichon franchement Sophie Rostopchine ! Cette rime avec cornichon …)