Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • (5/21) Mal barrés

     

    Adolescence et obsolescence sont dans un bateau …

    C'est quoi cet enchaînement nul ? Première atteinte de la démence sénile ? Retomberais-je, en amont du long fleuve, en enfance ?

     

    Pas du tout. Considérons en effet que l'adolescent et l'obsolescent sont sinon dans le même bateau du moins dans des galères comparables.

    Dans les deux mots le même suffixe latin marquant un processus. Un work in progress si ça vous parle plus (avoir tous les âges touche aussi le langage).

     

    Sans ignorer les enfants malmenés, on peut dire que l'enfance est un monde plutôt stable en général. On s'y s'épanouit dans la sécurité, sous la protection de parents et autres adultes, dans la confiance qu'ils connaissent la vie et savent vous guider (naïveté charmante).

    Mais soudain à l'adolescence tout se met à tanguer. La terre se dérobe sous vos pieds. Perte de repères, incertitude, angoisse (tout ça généralement dénié et converti en diverses provocations).

     

    Et ne parlons pas du narcissisme qui en prend un sale coup, sous l'effet des remaniements physiques qui viennent casser l'image d'angelot ou de poupée.

    Le corps se met à exhiber sa sexuation, provoquant gêne, honte.

    Mais aussi, c'est vrai, nouvelle fierté, parfois sensation d'un nouveau pouvoir. Assorti forcément de nouvelles injonctions (règles, érection : mots parlants). L'anatomie c'est le destin, dit Freud.

    Qu'on le veuille ou non, c'est à partir de l'anatomie qu'il va falloir désormais envisager son destin. Qu'il va falloir assumer son existence en y cherchant liberté et vérité (ce qui implique donc la contestation possible des diverses injonctions sociales liées à l'anatomie).

     

    Période inquiète au sens fort, moment terriblement âpre et rugueux.

    Mais période qui ouvre sur un avenir. Même le plus déboussolé des adolescents a la notion confuse que le papillon finira par s'extirper de la chrysalide.

    Au contraire, même le plus optimiste des vieux est obligé de voir qu'il file un mauvais coton.

    Ses remaniements physiques n'oeuvrent qu'à son délitement. Quant à ses tangages, il y décode le signe avant-coureur du naufrage. Bref le vieux se sait mal barré.

    Deux solutions alors.

     

    Il peut se laisser dériver (conduite parallèle à la provocation adolescente).

    Ou bien il choisit de continuer à ramer avec les autres dans la galère de la vie.

     

    (Quoi métaphore pourrie ? Je ne fais que costumiser une pensée de Pascal).