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  • (21/21) L'art de l'enfance

    La vieillesse est souvent associée (et d'abord par notre grand Totor avec qui nous avons commencé le parcours) à l'art d'être grand père, grand mère.

    À vrai dire je ne vois aucun art là-dedans : c'est d'une facilité déconcertante.

    Le grand parent n'est pas soumis aux fatigues et aux contraintes du soin et de l'éducation des enfants. En tous cas pas dans l'usure du quotidien. Il peut ne prendre que le bon, se contenter de s'émerveiller de ces petits enfants dont la vie le gratifie.

    Si la relation parent/enfant nous convoque à toutes sortes de responsabilités, l'art d'être grand parent, lui, est d'être juste un répondant. De se tenir, simplement, face à l'enfant qui est là, face à la vie en lui.

     

    L'art serait plutôt de se laisser enseigner par leur enfance. L'enfance dans laquelle j'admire pour ma part de grandes qualités.

    Je suis toujours amusée (et émue) de voir mes petits enfants facilement à fond dans ce qu'on leur propose (faut savourer quand ils seront ados ce sera une autre histoire).

    Il me semble que c'est au-delà de l'enthousiasme, de l'ouverture, du plaisir de participer.

    Ils sont témoins de l'énergie de la vie en eux, au sens où un voyant qui s'allume est témoin du passage du courant.

     

    Autre qualité, la plupart des enfants sont adaptables, tolérants.

    Quand ils ne le sont pas, s'ils font (systématiquement j'entends) (car il faut bien qu'âge du non se passe) dans le caprice, la provocation, la fuite, c'est qu'il y a eu un bug relationnel, un événement traumatique (on va pas entamer ce chapitre).

    C'est que nécessité fait loi. Ainsi les enfants (sauf réserves ci-dessus) commencent leur itinéraire par la philosophie, le stoïcisme particulièrement, dans une sorte d'équanimité devant les actions et décisions des adultes, ces dieux insondables

    (du coup on se demande comment le monde n'est pas plus sage, qu'est-ce qui se perd en route ...).

     

    Enfin, l'enfant n'ayant pas la force de son côté (pas encore), il lui faut miser sur l'intelligence, la souplesse.

    Chaque enfant commence son itinéraire dans la peau d'Ulysse aux mille ressources.

     

    Le vieux pourrait utilement s'en inspirer, lui qui s'affaiblit irrémédiablement. Et pourtant que de vieux capricieux et infantiles. Des vieux qui retombent en enfance, dit-on.

    Disons qu'en fait ils tombent dans un pathétique infantilisme (rare au contraire chez les enfants).

     

    En vieillissant j'espère ne pas retomber en enfance. 

    Je voudrais bien, je voudrais simplement, apprendre à toujours mieux me retrouver dans l'enfance, à m'y reconnaître.

    Je voudrais simplement apprendre à marcher de plain-pied sur la terre de l'enfance.