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  • Comme toute vie

    « n°371 : Nous, incompréhensibles.

    Nous sommes-nous jamais plaints d'être mécompris, méconnus, pris pour d'autres, calomniés, mal entendus et pas entendus du tout. Tel est précisément notre sort (…)

    On nous prend pour d'autres – c'est un fait que nous-mêmes croissons, changeons continuellement, rejetons nos vieilles écorces, muons à chaque printemps, ne cessons de devenir plus jeunes, plus à venir, plus hauts, plus forts enfonçons toujours plus vigoureusement nos racines dans les profondeurs – dans le mal – tout en embrassant simultanément le ciel toujours plus amoureusement, plus largement, et en aspirant toujours plus avidement en nous sa lumière, de toutes nos branches et de toutes nos feuilles.

    Nous croissons comme des arbres (…) comme toute vie (…) nous ne sommes absolument plus libres de faire quoi que ce soit de séparé, d'être encore quoi que ce soit de séparé. » (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Cinquième livre)

     

    Lectrice-teur, tu auras remarqué le gap entre le n°355 de ma dernière fois et ce n°371. J'avoue : j'ai sauté pas mal de pages.

    Pourquoi ? Friedrich y accumule des synthèses philosophiques d'une vertigineuse complexité. Pour en rendre compte honnêtement il faudrait des tonnes de commentaires serrés.

    Et je n'ai aucune envie de m'y lancer. En fait mon envie, là, maintenant, c'est arrêter de me prendre la tête, c'est finir vite fait cette lecture (qui a dit ouf ?), voilà c'est dit.

    Je vais donc à présent me contenter de relever, dans les derniers paragraphes de ce Gai Savoir ce qui me parle vraiment. Et si j'en dis un mot, ce sera sans ordre et sans propos (pour citer Montaigne une fois de plus).

     

    Ici qui est ce nous ? Pluriel souvent employé par Nietzsche dans l'exposition de sa philosophie, désigne-t-il des penseurs qui adhèrent à sa démarche, voire les disciples d'une nouvelle école philosophique ? En fait je crois que ce nous est plutôt un pluriel de majesté.

    Sauf que c'est la majesté d'un roi sans royaume. Friedrich sait bien qu'il n'est certes pas le « roi des cons » mais il admet être le roi des incompréhensibles.

    Mais qui accepte de se reconnaître dans ce qualificatif, avec ce qu'il implique en termes d'échec social ? Si bien que de disciples il n'aura à vrai dire que ceux qu'il donnera à son double Zarathoustra.

    Bref je crois qu'il ne dit nous que pour se sentir moins seul, ou, comme il le dit, moins séparé.