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Saison nouvelle

« Une hirondelle ne fait pas le printemps. »

 

Encore un auteur de proverbe qui ne brille pas par sa gaieté de pinson. Un ours mal léché immergeant à peine de l'hibernation.

Un vieux porc-épic qui fait rien qu'à se rouler en boule.

C'est vrai quoi : il pouvait énoncer la même idée de façon bien plus positive.

Un flocon de neige ne fait pas l'hiver. Un petit crachin ne fait pas l'automne.

 

Sans compter qu'en plus cette idée est fausse.

Une hirondelle ne fait pas le printemps ? Ah bon ?

Et pourquoi qu'elle le ferait pas ?

Bon d'accord soyons réalistes, il faudra qu'elle échappe à la grippe aviaire, ainsi qu'à quelques prédateurs.

En particulier espérons qu'elle se sera envolée du nid avant qu'un cuisinier chinois passe par là.

 

En réalité, toute hirondelle peut faire le printemps.

Et peut être qu'une plume d'hirondelle y suffit.

 

Peut être qu'y suffit l'audace du premier amandier, ses fleurs fragiles bravant les bourrasques encore hivernales.

La naïveté simplette de quelques pâquerettes au bord d'un champ.

Le rose extasié d'un arbre de Judée, le parfum du premier lilas.

L'espoir vert tendre de chaque feuille sur chaque branche.

 

Le printemps n'a pas besoin de grand chose pour se pointer et s'épanouir.

Juste une hirondelle qui ose lui faire confiance, et s'envole à travers l'hiver jusqu'à lui.

Et si jamais le printemps est assez grincheux pour snober la première hirondelle, pourra-t-il résister à l'appel de la suivante ?

 

Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mettons. Mais deux ?

 

 

 

 

 

 

 

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