Aceglop : drôle de mot. Monstrueux, non ? Quand ça rime avec cyclope moi je dis c'est pas bon. Sans compter que ça rime aussi avec Robocop. Oui, et avec … euh on va passer sur les autres rimes possibles.
Ce mot bizarre est en fait un sigle, comme OCDE ou OTAN.
A comme Avarice C comme Colère E comme Envie G comme Gourmandise L comme Luxure O comme Orgueil P comme Paresse.
Oui : les « Seven », les ci-devant péchés capitaux soi-même.
Ah bon ? (dira le lecteur) Pourquoi diable aller déterrer ces vieux machins religieux ? C'est qu'ils ont deux trois choses à nous dire au plan d'une éthique purement humaine.
Cependant, par Saint Petit Robert, il faudra songer à les renommer (je n'ai pas dit les rebaptiser). Parce que péché, voilà un mot, le pauvre, qui se trimbale un bien méchant fatras : gendarmerie divine, infractions tarifées, pénitences.
Et surtout la terrible et ravageuse notion d'impureté, ce sniper tous azimuts du vivre-ensemble entre humains.
(Cyclope et Robocop ne seraient donc peut être pas venus là par hasard. Aceglop ne serait-il pas leur cousin en serialkillisme ?)
Fatras religieux, ça me rappelle une séquence d'un film des années 80 (ça nous rajeunit pas) : La mission de Roland Joffé. Au XVI°s au Paraguay, dans un contexte de colonisation esclavagiste, Espagnols et Portugais se disputent terres et ressources (y compris humaines) avec la bénédiction intéressée du Vatican.
Là, des jésuites créent pourtant des communautés fraternelles & évangéliques avec les « indigènes ». (Des jésuites écolo et plutôt de gauche, genre le jésuite François par ailleurs pape - en plus engagés).
Le grand Robert (De Niro) joue le rôle d'un mercenaire sanguinaire & bourrin. Ayant tué son frère en duel dans le grand style Caïn et Abel, désespéré et au bord du suicide, il est recruté par le responsable des communautés (Jeremy Irons).
Il se retrouvera nettement moins bourrin mais encore un peu sanguinaire à lutter (et mourir) pour leur défense au moment où les rois et le pape décideront de leur liquidation.
La séquence dont je parle se situe au moment où Bob escalade la montagne pour rejoindre la communauté. En guise de pénitence il transporte tout son barda de guerrier.
Épuisé, il tombe à plusieurs reprises (dans le grand style Golgotha), au risque d'être entraîné dans l'abîme. Ses compagnons veulent l'en délivrer mais il s'obstine.
Jusqu'au moment où c'est un des Indiens qui prend son couteau pour l'alléger, en un geste aussi simple que symbolique, du poids mortifère de son ancienne vie.