Les sept disgrâces sont loin de fonctionner indépendamment les unes des autres. Au contraire elles font système, se répondant, se renforçant, se prolongeant. Elles forment une entreprise intégrée étendant ses filiales dans tous les domaines.
Une entreprise qui n'a aucun mal à se tailler de sacrées belles parts sur le marché. Son objet étant de promouvoir dans toute leur horreur et vulgarité les mille et une manières de casser de l'humain et du lien, tout lui fait ventre.
L'entreprise DUC (Disgrâces Universelles & Capitales) tient d'une main de fer les macrostructures (oui pardon j'emploie un terme marxiste, mais j'ai pas mieux en magasin). On me dira c'est pas nouveau, c'est depuis la nuit des temps. C'est vrai.
Mais aujourd'hui y a des jours on se dit c'est vraiment le temps des nuits, un des plus sales temps pour les Lumières qu'on ait connu depuis longtemps.
Entre autres avec l'effarant mensonge appelé mondialisation. Une véritable mondialisation, faire tous humanité commune sur notre planète d'accueil, ce serait la plus belle chose que nous pourrions vivre.
Mais la globalisation mercantile qui nous est vendue (et à quel prix) sous ce nom n'en est qu'une contrefaçon hideuse, la disgrâce-même.
En retour, et c'est logique, cet échange à faux, ce marché de dupes, remet en ordre de bataille des vieilleries qui seraient risibles si elles n'étaient si ravageuses : rivalités entre nations, ethnies, religions, et leurs corollaires d'exclusions en tous genres, à commencer par celle des migrants (économiques, forcément).
Bref du grand n'importe quoi n'importe quoi pourvu que ce soit prétexte à la violence la plus archaïque qui soit.
Je tue pour exister, je ne suis que si l'autre n'est plus (et d'autant plus que j'ai peur qu'il ne soit pas si autre cf Xénophobie 21/04/16)
Effet nausée assuré sur tout humain doué d'un minimum de sens éthico-esthétique. Une nausée qui ne doit cependant pas nous autoriser le mensonge ou la tartuferie.
Car il est clair que la DUC œuvre en chacun de nous.
Elle ne pourrait tenir les macrostructures sans tenir aussi les microstructures de nos vies. Entreprise privée autant que publique. Carburant intime (parfois inconscient), de beaucoup de nos actions quotidiennes (oui OK pas toutes quand même).
Et au total, elle organise la synergie entre le global du monde et des sociétés et le petit local de nos fors intérieurs.
Moyennant évidemment le mécanisme de servitude volontaire (dirait l'ami La Boétie) ou d'aliénation (dirait tonton Marx).