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  • Toucher le fond

    La fortune et le jeune enfant (livre V,11) présente un scénario étrangement raccord avec L'enfant et le maître d'école (cf Le bébé avec l'eau du bain).

    Un gamin encore dans ses classes n'a rien trouvé de mieux que de s'allonger pour piquer un petit roupillon sur le bord d'un puits très profond.

    Dans ses classes, il n'y est donc pas vraiment. À moins bien entendu que ses parents bobo l'aient inscrit dans un établissement à la pédagogie innovante proposant dans son cursus l'option école buissonnière.

    (Auquel cas il est au contraire en plein bachotage).

     

    Cette répétition de scénario interroge néanmoins le lecteur.

    À moins bien entendu qu'il ait fait l'impasse sur l'option empreinte archaïque et création du cursus auteurs classiques et imprégnation freudienne.

    (Mais qui ferait une chose pareille ?) (Pas moi en tous cas).

    Penchons-nous donc sur l'inconscient caché au fond du puits : et si la Fontaine était tombé au bouillon un jour de sa prime enfance et en ait conçu un trauma indélébile ? Jusqu'à un autre jour (ou était-ce une nuit ?) où l'indélébile à l'encre de son encrier se trouva dilué.

    Phénomène classique de sublimation par création artistique. Convaincant, non ?

    Sauf que j'en vois venir qui ont pris l'option facultative arguties lacaniennes. Et là à tous les coups ils vont nous y diluer en plus leur grain de sel.

    Là quand ? Y où ?

    Ben dans l'encrier de La Fontaine : faut suivre, les enfants, sinon vous serez noyés vite fait !

    « La fixation de l'Imaginaire sur la molécule H2O n'est pas à rapporter au Réel, quelle qu'en la soit la modalité puisarde ou fluviale, mais s'interprète au plan Symbolique comme la tentative de liquider l'oedipe par la submersion du Nom du Père. Limpide, non ? »

    (ouais mais alors du coup on se demande pourquoi Montaigne s'est pas lancé dans le trek himalayen).

     

    On s'égare pas un peu, là ? Et à part ça la fable elle raconte quoi ?

    Quelle fable ? Ah oui pardon.

    Donc le gamin dort sur le rebord du puits. Tombera tombera pas ? La Fortune, qui elle tombe toujours à pic, passe par là et le réveille en douceur pour lui éviter la chute.

    Puis lui fait la leçon, mais dans un style nettement plus pédagogie innovante que le maître d'école de l'autre fable.

    Soyez une autre fois plus sage, je vous prie.

    Si vous fussiez tombé, l'on s'en fût pris à moi ;/Cependant c'était votre faute.

    Pour moi, j'approuve son propos, dit JLF.

    Est-on sot, étourdi (…) on pense en être quitte en accusant son sort.

    Bref la Fortune a toujours tort.

     

    Tout ça pour ça ? C'était bien la peine qu'on se décarcasse à descendre explorer les tréfonds de ce puits … Hou hou, là-haut, y a quelqu'un ? Allô ? ... Ah c'est bien ma veine ...