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A chacun son Rubicon

« Alea jacta est »

 

est supposé avoir dit Caius Julius Caesar en franchissant le Rubicon.

Vu l'absence de deuxième amendement dans la constitution de la république romaine, franchir armé le Rubicon (cours d'eau délimitant le territoire de la cité) revenait à manifester son projet de coup d'état : c'est un petit pas pour ma caliga, mais un pas de géant vers le pouvoir.

Avec son coup de dés Jules abattait ses cartes.

Coup d'état annoncé, préparé de longue date (entre autres par la guerre des Gaules) (médiatisée par le livre d'un certain César Jules) (on n'est jamais mieux servi que par soi-même).

Car César, en homme d'action, sait que la chance ne s'attend pas les bras croisés. La chance ne doit rien au hasard. La sienne en tous cas se fabrique, se calcule.

Devant l'aléatoire de toute entreprise humaine, autant être celui qui jette les dés. Et souvent après les avoir pipés pour être plus sûr de son coup.

Le premier Rubicon franchi est parfois un Rubicon éthique.

Oui mais voilà, comme dit Mallarmé dans un poème aussi célèbre qu'illisible

Le coup de dés jamais n'abolira le hasard

César fut rattrapé par un aléa que nous supposerons psychologique. Le fils d'un grand homme, pour exister, doit tenter comme on dit de se démarquer, d'aller sur un autre terrain que celui de Papa.

D'où l'intérêt de Brutus, fils adoptif de Jules, pour la défense de la république ou ce qu'il en restait.

(Quoique. Intérêt oui mais engagement sincère ?)

(Bonne question, Sigmundus Amicus).

Et puis après, vous savez ce que c'est, une chose en entraîne une autre … Contestation, meurtre symbolique ... Et tant qu'on y est, le meurtre réel c'est plus sûr.

Et c'est ainsi que le jour des ides de mars, César, incrédule autant que sanglant, a émis une autre (et définitive) parole historique en reconnaissant son fiston Brutus parmi ses assassins. Tu quoque fili arrgh ...

Il venait de comprendre tout à coup que les dés avaient changé de main.

 

 

 

 

 

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