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    Le mot psaume vient de la traduction grecque de la Septante, psalmon. Ce mot désignait un air joué sur un instrument (à cordes) appelé psaltérion.

    En hébreu le livre s'appelle sefer tehillim, livre de louanges. Louange est un mot pas exempt de connotations gnangnan. Tehillim contient cependant une racine qui signifie luire, faire de la lumière.

    Dans les psaumes on cherchera donc une lumière, qui pourra être lucidité ou illumination, ou pourquoi pas les deux ensemble.

     

    Pour l'attribution à David, on peut repérer la consonance des thèmes et du style du livre avec la personnalité supposée du roi poète. Il y a la mélancolie. Lyrique et nostalgique, souvent âpre, violente, désespérée.

    Une mélancolie articulée dans de nombreux psaumes à la perception très moderne de l'ambivalence humaine.

    Et il y a la légèreté, la grâce.

    David a beaucoup de défauts, il est violent, mégalomane, manipulateur à l'occasion. Mais il a cette grande qualité de légèreté.

    Dans son combat contre Goliath, elle est le grand atout pour sa victoire. Goliath, tout engoncé dans son armure, croule sous le poids de ses armes. David est nu, ou quasiment, et sa fronde, plus qu'une arme, est un jouet d'enfant facile à manier, ce qui lui donne une imparable rapidité et aisance de mouvement.

    La même aisance et légèreté, la même nudité aussi, se retrouvent quand, à l'arrivée de l'arche d'alliance, il se met à danser de joie, sans souci d'y laisser sa dignité de souverain, ce que lui reproche vertement sa femme Mikal (2 Sam 6, 14-20).

    Cette légèreté fait son charme, cette sorte de grâce quasi enfantine qu'il conserve tout au long de son histoire.

     

    Comme souvent, c'est la musique, celle des instruments et celle des mots, qui vient charmer la douleur. Et davantage. Le génie des psaumes est de réaliser par le travail poétique la sublimation de la douleur, pour en faire, au même titre que la joie, un chant.

    Un chant en quelque sorte au-delà de la bénédiction ou de la malédiction. La louange des tehillim consiste à discerner une lumière de nuit comme de jour.

     

    Pour finir cette petite introduction je précise que je lis le livre des psaumes dans l'édition bilingue (hébreu/français) de Patrick Calame et Franck Lalou (Albin Michel 2001 revue 2009).