« Ne rougis pas d'être aidé : comme un soldat à l'assaut d'un rempart, tu as une mission à accomplir. Que ferais-tu si, étant boiteux et ne pouvant l'escalader seul, cela t'était possible avec l'aide d'un autre ? »
(Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même VII, 7).
Le contexte de la guerre (contre les fameux Sarmates) inspire à Marco cette métaphore. La sagesse comme une forteresse à investir, l'éthique comme une bataille à livrer. Qui n'est boiteux en la circonstance, qui ne traîne la patte ?
Le genre de campagne où l'on traverse plus souvent la Berezina que le Rubicon.
Alors oui vaut mieux trouver des frères (et sœurs) d'armes sur qui s'appuyer pour gagner la bataille de l'humanité.
« Personne ne se lasse d'être aidé. L'aide est un acte conforme à la nature. Ne te lasse jamais d'en recevoir ni d'en apporter. » (Pensées pour moi-même VII, 74)
Un acte conforme à la nature. Vision positive d'une humanité caractérisée par sa generositas, dirait Spinoza, sa conscience de solidarité d'espèce.
À part ça question à deux euros, qu'est-ce qui est plus difficile : en recevoir ou en apporter, de l'aide ?
Le plus difficile sans doute est d'en demander. Il faut du temps pour accepter de le faire, pour certains toute une vie.
Pour oser lancer son SOS, comme dans la chanson des Beatles Help ! I need somebody, help !
Tiens justement, la suite dit not just anybody : pas n'importe qui.
Je me demande si c'est pas là que ça coince.