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Parce que

« Si nous imaginons que quelqu'un affecte de joie une chose que nous aimons, nous serons affecté d'amour envers lui. Si au contraire nous imaginons qu'il l'affecte de tristesse, au contraire aussi nous serons affectés de haine envers lui. »

(Spinoza Éthique part.3 prop.22)

 

Avec cette proposition intervient dans l'analyse des affects un élément tiers.

Jusqu'à présent on a considéré les affects produits par le rapport entre soi et une "chose" (un objet au sens psychologique – en fait surtout être un humain).

Le système se complexifie avec l'intervention du troisième élément.

 

C'est dans le scolie de la prop.13 (=Quand l'esprit imagine ce qui diminue ou réprime la puissance d'agir du corps, il s'efforce, autant qu'il peut, de se souvenir de choses qui en excluent l'existence. cf Se souvenir des belles choses), qu'amour et haine sont définis par Spinoza, comme respectivement la joie ou la tristesse « qui accompagne l'idée d'une cause extérieure ».

 

Pour lui aimer est donc passer à plus de perfection (ainsi a-t-il défini la joie) et haïr passer à moins de perfection. Et cela sous l'effet de l'idée d'un objet, c'est à dire de sa projection dans notre esprit.

Traduction : je ressens de l'amour ou de la haine envers une chose en fonction de la façon dont elle s'inscrit dans mon système de représentations, ou bien en me dynamisant ou au contraire en m'affaiblissant.

Me dynamise ou m'affaiblit, précisons encore : c'est à dire maintient ou pas le quantum d'être correspondant à mon conatus.

(Pour rappel : Chaque chose, autant qu'il est en elle, s'efforce (conatur) de persévérer dans son être. Part.3 prop.6 cf Affirmation).

 

Bref aimer c'est toujours « parce que c'est lui, elle, parce que c'est moi ».

 

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