Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • (2/21) Contemporain

     

    Être vieux c'est avoir tous les âges (dit V. Hugo cf la dernière fois).

    C'est d'abord, au sens le plus évident, avoir tous les âges que l'on a eus dans sa vie.

     

    Être vieux c'est être le propriétaire (souvent en co-propriété) d'une collection de moments vécus, de souvenirs inscrits en soi au fil du temps.

    Être vieux c'est être l'héritier d'une galerie de portraits et d'autoportraits, le mécène obligé des créations plus ou moins réussies d'une vie.

    Être vieux c'est être une terre sédimentée, un paysage façonné au gré d'apports et d'érosions diverses.

    Être vieux c'est être un parchemin multi-palimpseste.

     

    Conséquence de cette inclusion d'une multiplicité de vies en une : l'aptitude, dans le rapport avec les autres, à pour ainsi dire se situer de plain-pied avec chacun à son âge.

    Les expériences et souvenirs de chaque vieux lui constituent un stock d'éléments utiles pour comprendre et ressentir intérêts, enjeux, joies et peines, atouts et fragilités, de ses contemporains des autres âges.

     

    C'est ainsi en tous cas que j'interprète la phrase de Victor Hugo. Du moins à la mesure qui m'est accessible, la mesure de tout un chacun.

    Mais dans son cas, il y a plus : son génie a su entrer de plain-pied dans le long temps de l'histoire humaine, pour en écrire sa relecture, sa légende des siècles.