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(14/21) Bon conseil

À la fin tu es las de ce monde ancien dit Apollinaire (Zone. In Alcools. 1913).

Cette phrase me vient souvent à l'esprit en ce moment.

 

Je sais Montaigne n'approuverait pas ce propos désabusé autant que défaitiste. Mais enfin Ariane je ne te l'apprends pas (me dirait-il)

« Qui vit jamais vieillesse qui ne louât le temps passé et ne blamât le présent, chargeant le monde et les mœurs des hommes de sa misère et de son chagrin ? »

(Essais II,13 De juger de la mort d'autrui)

 

D'accord alors disons qu'en fait la vraie fin c'est plutôt quand on est las de son ancienneté dans ce monde.

Euh, bon : là c'est Spinoza me conseillerait de remuscler mon acquiescentia in me ipsa.

 

Mais Freud me comprendrait mieux j'en suis sûre.

Pour une raison simple. Montaigne est mort à 60 ans pas tout à fait, Spinoza à 45, ce gamin (je les vois désormais un peu comme des petits frères, ça me fait rire).

Mais Freud lui s'est fait vieux, atteignant un âge que sans doute je n'atteindrai pas.

 

Sauf que, c'est vrai, même vieux et las, il a su conserver des intérêts et des activités, tenu par le désir de continuer à penser, à écrire (ne manquerait-il pas de me faire remarquer).

OK OK. Je dois me rendre à leur raisons, rester au diapason de leur raison.

Toute lassitude qu'il me cause, le monde dans lequel je vis est le mien.

 

Je m'avise que le lecteur-trice va trouver que je ne me mouche pas du coude en convoquant à mon usage ces grands exemples.

Pour ma défense, indulgent lecteur, sache que je ne fais que suivre un conseil avisé :

« Présentez-vous toujours en l'imagination Caton, Phocion et Aristides en la présence desquels les fols mêmes cacheraient leurs fautes, et établissez-les contrerôleurs (vérificateurs) de toutes vos actions »

(Essais I,39 De la solitude)

 

Phocion, Aristides, ces deux-là je sais même pas qui c'est, et je m'en fiche comme de l'an quarante : qu'ils pensent ce qu'ils veulent. Et Caton pareil.

Mais Monsieur des Essais, Monsieur de l'Éthique et ce cher Papa Freud : là ça mérite que je fasse gaffe.

 

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