« n°54 : La conscience de l'apparence.
(…) Que puis-je énoncer d'une certaine essence sinon les seuls prédicats de son apparence !
(…) L'apparence, c'est pour moi cela même qui agit et qui vit, qui pousse la dérision de soi-même jusqu'à me faire sentir que tout ici est apparence, feu follet, danse des esprits et rien de plus,
– que parmi tous ces rêveurs, moi aussi ''l'homme de connaissance'', je danse ma propre danse, que l'homme de connaissance est un moyen de faire durer la danse terrestre, et qu'il fait partie en cela des grands intendants des fêtes de l'existence, que l'enchaînement et la liaison sublime de toutes les connaissances sont et seront peut être le suprême moyen de maintenir l'universalité de la rêverie et la toute-intelligibilité mutuelle de tous ces rêveurs, et par là justement de prolonger la durée du rêve. »
(Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Premier livre)
Si l'on rapproche ce texte des précédents, on voit que Nietzsche n'a pas peur de se contredire.
À moins que ce ne soit pas là contradiction, mais recherche d'une synthèse plus profonde, celle du – paradoxe.
(Décidément ce truc du tiret, on y prend goût) (cf 19 mars À grands flots d'encre)