« n°299 : Ce que l'on doit apprendre des artistes.
De quels moyens disposons-nous pour nous rendre les choses belles, attirantes, désirables lorsqu'elles ne le sont pas ? – et je suis d'avis qu'elles ne le sont jamais en soi ! Nous avons ici quelque chose à apprendre des médecins lorsque par exemple ils diluent l'amer ou additionnent vin et sucre dans leur mélangeur ; mais plus encore des artistes, eux qui travaillent continuellement en réalité à effectuer de telles inventions et de tels tours de passe-passe. (…) C'est tout cela que nous devons apprendre des artistes, en étant pour le reste plus sages qu'eux. Car chez eux, cette force subtile qui leur est propre s'arrête d'ordinaire là où s'arrête l'art et où commence la vie ; mais nous, nous voulons être les poètes de notre vie, et d'abord dans les choses les plus modestes et les plus quotidiennes. »
(Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Quatrième livre)
Oui beau programme, être les poètes de notre vie, rendre les choses belles, diluer l'amer. Programme attirant, mais pas si facile, non ? Et il ne suffit peut être pas de le vouloir, tu le sais bien, Friedrich – toi.