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  • Puissance dix

    Dix est un chiffre pair. Donc féminin. Ce qui nous permet de constater une réalité inattendue pour le moins : dans notre système (décimal je veux dire), les chiffres directeurs, les maîtres-compteurs, sont féminins. Dix cent mille, autant de zéros que vous voudrez derrière le 1, ce sera du féminin puissance n.

    Cela dit, dix et ses puissances ne sont féminines que parce que par convention zéro est pair, donc féminin. Ça relativise. Ça limite la portée. D'autant plus qu'en chiffre romain, 10 est X. Or s'il y a un truc qui porte la marque du masculin, pour ne pas dire les stigmates de ses plus sordides fantasmes, c'est bien le X. Et inutile d'avancer des arguments à la mords-moi le … euh je veux dire de mauvaise foi.

    Genre comme quoi y aurait du gris qui ferait dans les nuances, des cinéastes et/ou écrivaines qui porteraient haut l'érotisme au féminin, bref du cul plus beauvoirien que bovaryste.

    La vérité là-derrière c'est juste le fric par paquets de puissances de dix.

     

    À propos de fric, il convient de noter que 10, contenant à la fois 1 et 0, peut chiffrer à lui tout seul l'ensemble des combinaisons de notre civilisation numérique. Comme GATC pour écrire les combinaisons de l'ADN. By the way dans Bienvenue à GATTACA je trouve que c'est Uma Thurman qui fait viril et le petit jeune, là (j'ai oublié le nom de cet acteur charmant au demeurant) qui fait fragile et féminin. Aucun rapport d'accord.

    Tout ça pour dire que le binaire c'est d'enfer quand même quand on y réfléchit. Zéro ou un. Tout ou rien. Choisis ton camp. Zéro débat zéro blabla. Nique la casuistique et le paradoxe sceptique.

    Computer 1 supputer 0.

    OK rendons tout de même à César ce qui est à César. Par exemple ça simplifie tellement les démarches administratives. Ça permet de réduire le nombre de fonctionnaires. D'augmenter le chiffre de la croissance.

    - De piloter les systèmes de sécurité d'une centrale nucléaire

    - Euh là y a un petit risque non ?

    - Le risque zéro n'existe pas.

    C'est vrai. Contrairement au degré zéro de l'écriture.

     

    Tiens, je m'aperçois que l'air de rien dix m'a ramenée à zéro. Dieu me démultiplie, serait-ce le signe d'une affinité entre nous deux ? Maintenant que vous le dites, 8 ressemble comme deux gouttes d'eau à deux zéros empilés l'un sur l'autre, non ? Huit égale double zéro. Non sans rapport avec la tête à Toto.

    Mais stop, j'arrête d'être négative. Tais-toi et nage.

     

     

     

  • Antiquités

    On n'a pas encore envisagé la question des chiffres sous l'angle de leur possible romanitude. Une question qui ne m'a pas sauté aux yeux parce qu'elle était dans l'angle mort, forcément. Le latin étant une langue morte itou. Quoique. Pas pour tout le monde. Y a encore de par le vaste monde des colloques en latin où se retrouvent quelques spécialistes pour causer en latin du latin pour le latin. Et ainsi éviter son déclin.

    Chiffre à ma connaissance n'existe pas en latin, du moins en latin classique. Pour dire chiffre le Romain disait numerus. Pas étonnant car primo le Romain n'était pas poète mais commerçant ou à la rigueur guerrier, et secundo n'ayant pas encore rencontré la civilisation arabe, il n'avait pas idée du chiffre idem.

    Non en fait j'exagère, des poètes latins y en a des super, style Horace ou Ovide. Et les Romains rencontrèrent la civilisation punique en Afrique du Nord. Mais leur conclusion, répétée ad libitum, fut delenda Carthago, si bien qu'on remit les échanges culturels aux calendes grecques.

     

    Les chiffres romains, comme VIII & IX et cetera, c'est joli aussi, dans un autre style que les arabesques des chiffres idem. Et puis c'est sympa à faire avec des allumettes. Ou avec des bûchettes. Sans me vanter à l'école de mon temps on apprenait à compter avec des bûchettes. Pas avec des bouliers car c'est pas d'aujourd'hui qu'on est obligé de faire des économies sur le matériel pédagogique.

    Aujourd'hui on apprend avec des logiciels que des entreprises privées vendent bien cher à l'éducnat. À l'économie comme à l'économie.

    Avec 10 bûchettes on faisait un fagot. Et puis on faisait des opérations. Genre trois fagots plus deux bûchettes multipliés par deux fagots plus trois bûchettes égalent ?

    Non en fait je ne me souviens pas si on disposait des super-fagots nécessaires à matérialiser les centaines. Probablement qu'on n'est jamais allés assez loin dans la forêt pour ramasser autant de bois. D'ailleurs à Marseille la forêt elle était pas à côté de mon école. Moins près que la mer.

    Peut être on comptait en grains de sable ou en bulles d'écume.

    Comme se compte le temps qui vous file entre les doigts.

    On comptait sur les doigts aussi, surtout pour matérialiser les retenues dans les opérations. C'est une chose qui m'arrive encore quand je fais un calcul « de tête ». Liaison du corps et de l'intellect.

    Compter sur ses doigts, reste d'enfance. Au temps où apprendre les chiffres était les prendre par la main, et compter chanter une comptine.

    Un deux trois nous irons au bois …