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Pour varier les plaisirs ...

 ... et ne pas me cantonner à ma monomanie montaignienne, je vais aussi mettre dans ce blog ici présent un récit que je suis en train de terminer, en guise à la fois de récréation et de contrepoint. Je vais vous le livrer en feuilleton, un chapitre de temps en temps.

 

 

Petit précis de déménagement en dix questions

 

 

Manuel intellectuel où l'on aura la démonstration que l'on peut déménager sans cesser de persévérer dans sa puissance d'exister, moyennant quelques méditations plus ou moins cartésiennes

 

 

 

 

 

Chapitre 1 : Qu'est-ce qu'un déménagement ?

 

Chapitre 2 : Qu'est-ce qu'un acte manqué ?

 

Chapitre 3 : Qu'est-ce qu'un déménagement réussi ?

 

Chapitre 4 : Y a-t-il un bon profil pour déménager ?

 

Chapitre 5 : Quels sont les meilleurs gestes déménagistes ?

 

Chapitre 6 : Déménager est-il bon pour la santé ?

 

Chapitre 7 : Un déménagement est-il indiqué en cas de suspicion de paranoïa ?

 

Chapitre 8 : Faut-il se munir d'un objet transitionnel ?

 

Chapitre 9 : Tout poêle est-il nécessairement cartésien ?

 

Chapitre 10 : Au fait, comment va la guerre ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1 : Qu'est-ce qu'un déménagement ?

 

C'est çui qui dit qui l'est.

Paul Robert : Un mot c'est un mot

 

Axel et moi nous avons déménagé en avril dernier. En mai il a plu.

 

  • Ah je te jure, quand on dit en mai fais ce qu'il te plaît …

  • Oui, c'est plutôt en mai ne replie pas tes plaids.

  • L'ennui c'est que les nôtres pour l'instant ils sont pliés je sais pas dans quel carton.

  • Oui. Mais ne trouves-tu pas que « je ne sais pas » c'est une négation trop affirmée, ne faudrait-il pas dire avec Montaigne « sais-je dans quel carton sont les plaids ? »

  • C'est ça, fais ta maligne. En attendant il pleut et ça me fait ...

 

Bref en mai il a plu et ça nous a déplu. Quoique. Qui dit pluie dit climat propice à l'introspection philosophique et cartésienne. Pendant qu'Axel dépensait pour meubler le living, j'ai donc pensé pour meubler mes loisirs. Et tandis qu'Axel vérifiait la plomberie, j'ai débouché sur une conclusion : nul philosophe digne de ce nom n'avait jamais abordé more geometrico la question du déménagement. C'est cette lacune que le présent ouvrage se propose de combler.

 

En premier lieu il s'agit de définir les concepts que je vais manier. Entre nous j'adore cette expression manier des concepts. Certains disent même manipuler, mais inutile de vous dire que la manipulation n'est pas mon genre. Au contraire, comme je l'ai déjà démontré lors de précédents opuscules, je ne conçois pas la narration hors d'une irréprochable Déontologie Narrative (DN). Vous me direz que nous ne sommes pas dans la narration, puisqu'il semble s'agir d'un traité. Qu'à cela ne tienne. Puisque selon toute vraisemblance en effet nous sommes entrés dans la tractation, je parlerai désormais de DT (déontologie tractatrice).

 

Je disais donc manier les concepts. On dirait que les concepts on les a au bout des doigts, que c'est comme un jeu de lego, ou un meccano. On dirait qu'on pense avec ses mains. En fait moi je serais assez d'accord pour le dire. Surtout dans la perspective d'un déménagement, activité à dominante manuelle quoi qu'on en pense. Cette histoire de jeu me donne une idée. Pourquoi ne pas créer pour les jours de pluie un jeu de société sur le modèle du Monopoly ? Sauf qu'on aurait déjà tout bâti au départ et qu'il faudrait juste déménager de la gare de l'Est à la rue de la Paix, en empruntant naturellement un max à la banque au passage, parce que niveau prix du mètre carré c'est pas complètement raccord. On pourrait appeler ça disons le Meccano du Cogitant. Ce serait la version intello. En version jeu manuel d'éveil pour les enfants ça donnerait je sais pas moi, Ergonomic Ego. Après resterait plus qu'à bien négocier les droits de l'application internet, un jeu d'enfant pour moi dont les deux mamelles sont les bosses du marketing et du merchandising. Oui, pas à dire, ça tient la route.

 

Bref. Nous commencerons donc par la définition du mot déménagement. Et puis, comme il ne s'agit pas seulement, comme l'a écrit Marx fort à propos tandis que sa femme faisait le ménage, de comprendre le monde, mais de le changer (l'idée lui vint, j'imagine, lors de la perception olfactive de quelque émanation fétide du fruit braillard de leur praxis commune), et donc en l'occurrence de réussir son déménagement, il faudra ensuite définir réussir. C'est dire si ça craint. Et je vous raconte pas quand il va falloir problématiser ces deux notions dans un questionnement dialectique. Eh oui c'est ça avec le pragmatisme marxiste et la précision cartésienne. Mais qui veut la fin veut les moyens.

 

Je vous livre en conséquence l'intégralité de la définition de Robert Petit. C'est un petit malin, ce gars-là. Il a pris le pseudo « Petit » pour éviter de décourager les gens qui ont toujours peur de se perdre dans les dictionnaires. C'est pas mon cas, je le dis tout de suite. Moi au contraire j'adore leur côté labyrinthique. J'adore, mais rationnellement s'entend faut-il le préciser.

En effet j'émets l'hypothèse, scientifiquement osée autant que mûrement posée, que la pensée labyrinthique est homogène aux circonvolutions cérébrales, et pour cela, malgré les apparences, la plus congruente à la rationalité caractéristique de l'être humain, qui est parce qu'il pense, dans la mesure où il pense qu'il est, à défaut d'être ce qu'il pense. Sans compter que parler vient de parabolare qui veut dire tourner autour. Autour de quoi, direz-vous ? Du sens commun, le seul giratoire par où passent tous les chemins pensants. C'est précisément le point de départ de Robert Petit.

 

Déménagement. n.m.

C'est à dire nom masculin. Et là, question : en quoi les hommes sont-ils plus concernés que nous les femmes ou autres ? Eh bien au risque de vous surprendre, j'aurai des réponses assez convaincantes je pense, précisément au chapitre 4 du présent précis.

1611,

poursuit Robert. C'est pas son code de carte bancaire (encore que je ne puisse pas être trop affirmative, vu que par définition il n'y ait que lui qui le connaisse. Mais franchement il serait un peu con de le livrer comme ça au premier lecteur venu. Quoique je suppose que peu de gens en fait ouvrent leur Robert pour chercher la définition de déménagement. La plupart des gens pensent la connaître. Mais, DT oblige, je n'ai garde, pour ma part, de pécher par un tel excès de naïveté et/ou de présomption.

1611 est la date d'attestation de l'entrée du mot dans la langue française. Où trouver l'attestation, direz-vous ? Eh bien figurez-vous qu'elle était planquée entre deux pages poussiéreuses du manuscrit où on a écrit pour la première fois ce mot. Ce qui explique qu'il faille un déménagement et le tri afférent pour remettre la main dessus.

Là, si vous avez un minimum d'esprit logico-pragmatique, vous ne manquerez pas de faire remarquer qu'on a pu perdre des textes antérieurs qui portaient déjà le mot. Ça c'est sûr : entre les incendies, les inondations, les rats, l'Inquisition, les guerres, la nécessité de trouver des torche-culs et j'en passe. A ces époques antébillgatiennes ça manquait salement de clé USB, de mémoire annexe et tout ça. Et puis, il faut savoir que les mots entrent toujours dans une langue d'abord par l'oral, ce qui est logique. Et il s'écoule un certain laps de temps avant que le mot passe de la langue orale à la langue écrite, de la bouche aux mains (et donc au concept, si vous suivez l'exposé). Bref, 1611 ça frime, ça fait style on est hyper pointu en chronologie linguistique, mais en réalité c'est à peu près aussi précis que les dispositifs de sécurité d'une centrale nucléaire ou les prévisions de croissance de l'OCDE.

 

Disons qu'au vu de cette date avancée par Robert si crânement dans ce tissu d'incertitudes qu'on appelle faute de mieux la vie, on peut faire une supposition : le mot déménagement a dû naître dans le courant du XVI° siècle, lequel courant fut, comme on sait, particulièrement tumultueux. Mais pourquoi n'est-il pas né avant ? Les gens avaient déjà bougé pas mal, rien que l'empire romain, les invasions barbares, Christophe Colomb tout ça. Alors pourquoi diable n'ont-ils pas trouvé le mot ? … Je livre à votre méditation cette question métaphysique, la première de notre parcours qui n'en sera pas avare.

Il paraît plus que probable par ailleurs que ce mot soit entré dans la langue par le haut.

Il faut préciser ici que le mot qui avait l'intention d'entrer dans une langue devait opter à l'époque entre celle du peuple et celle de l'élite, car il y avait une grande étanchéité entre les strates de la société. Le choix était cornélien : le peuple étant le plus nombreux, le mot pouvait y circuler à qui mieux mieux de bouche en bouche, et c'est en général ce que les mots préfèrent. Cependant l'élite se caractérisait par le fait qu'elle avait toujours le dernier mot (oui je sais ça fait bizarre aujourd'hui, mais c'était l'Ancien Régime), et naturellement chaque mot avait l'ambition d'être ce dernier-là.

De nos jours on est en démocratie et le mot entre par où il veut – à condition bien sûr d'appartenir à l'espace Shengen, sinon il a de fortes chances de rester sans papiers un bon bout de temps. Bref pourquoi affirmé-je ici que le déménagement est passé par le haut ? En ce qui concerne le nôtre, c'est parce que les déménageurs ont préféré utiliser leur échelle monte-meubles plutôt que se taper les quatre étages à pied. Mais ils ont été fair play ils l'ont pas compté en plus dans le devis, cela méritait d'être signalé et le lecteur pourra trouver en annexe leurs coordonnées.

 

Pour le reste il est de notoriété publique dans tous les livres d'Histoire de France que les rois qui habitaient le XVI°, comme Premier François par exemple, ils ont adoré se balader entre Paris et les châteaux de la Loire. Et les rois, en tant que corps d'élite et haut de la société, étaient du style exigeant. (Je répète, c'était l'Ancien Régime). Pas question pour eux de faire Paris Chambord juste avec la brosse à dents, un caleçon de rechange et le chargeur du portable dans leur baise en ville. Non il fallait que les meubles suivent, et les fringues, et les tapisseries, et la batterie de cuisine, et les domestiques, et les maîtresses, bref tout le ménage. Parmi cette suite, le chroniqueur occupe une place importante : récit des événements majeurs, rédaction des discours, organisateur du plan com, et bien sûr liste dudit ménage.

Je gage qu'un beau jour l'un d'eux, plus malin que les autres, doué d'un esprit concis, logique et créatif (un de mes ancêtres à coup sûr), a dû se dire, las de ces énumérations fastidieuses : mettons un mot, un seul, sur tout ça : déménagement. Bon. Pas sûr que cette explication soit la bonne. Si vous trouvez mieux, j'accueillerai votre hypothèse avec l'intérêt coopératif qui sied à un débat entre spécialistes, nous mettrons nos DT en commun, et plus si affinités.

 

Action de déménager, son résultat,

poursuit Bébert qui a de la suite dans les idées. Lui. Nous sommes ici au coeur de la définition, et du même coup au coeur de la problématique fondamentale de ce traité. Passer de l'action au résultat, des semailles aux moissons, de la poule à l'omelette. Or, que fait le mot déménagement, dont, en locuteurs négligents, nous n'avions pas relevé jusqu'ici la complexité, voire la perversité : il confond les deux, l'action et le résultat. On dit : déménagement, et c'est déménagé. Prodigieux, non ? Soyons clairs, ce mot nous fait entrer dans les méandres de la pensée magique, ou à tout le moins mythique, ou bien encore mythico-religieuse. Une pensée en tous cas qui annule le temps. Du moins en tant que durée, en tant que linéarité. Le temps du déménagement est un temps immobile.

 

Vous ne vous attendiez pas à celle-là, hein ? Il va falloir vous y faire, vous êtes dans un traité de haut niveau, mes cocos. C'est comme ça avec la logique, aussi bien dans le domaine philosophique que le domaine scientifique, on est obligé sans cesse de s'extraire des évidences confortables du sens commun, et de se coltiner toutes les sollicitations neuronales résultant du paradoxe. Un peu comme quitter la couette à six plombes du mat' et entamer sa séance de gym vite fait, parce que sinon on risque de rater le train de 7h26, or avec celui de 7h42 c'est retard garanti, sans compter qu'il est bondé. Ici notre sens commun est heurté de plein fouet par le concept d'immobilité.

Pourquoi faire de la gym on n'est pas obligé vous dites ? D'accord mais pour la ligne, la forme, y a pas mieux, non je vous dis ça vaut le coup de perdre une vingtaine de minutes de sommeil, vous les retrouverez. Enfin, pas en sommeil bien sûr, mais en énergie. Vous êtes au courant du théorème d'Einstein quand même ?

 

Je reviens donc au concept d'immobilité. Faire et défaire les cartons, monter les escaliers, les descendre, sans compter ce qu'on continue à nommer démarches, du mot marche, même si ça se fait aujourd'hui généralement par internet, elle est où l'immobilité ? Je ne vous conseille d'ailleurs pas de dire aux déménageurs auxquels vous aurez affaire qu'ils passent leurs journées dans l'immobilité. Ils risquent de mal le prendre, n'étant pas rompus à la logique paradoxale dans leur grande majorité. Et dans une algarade avec un déménageur, sauf à être un pratiquant assidu de muscu (et je vois pas quand vous caseriez votre entraînement si vous voulez avoir le train de 7h26), dites-vous bien que vous n'auriez pas le dessus.

Donc il faut regarder en face le paradoxe porté par cette définition : le déménagement fait trimbaler plein de mobilier mais réfère à un temps immobile. Après quoi Bobby poursuit :

 

Loc.prov. « Deux déménagements valent un incendie ».

Je précise tout d'abord que loc.prov. ne signifie pas comme le contexte pourrait le laisser supposer location provisoire, mais bien locution proverbiale. Les dictionnaires ont un faible pour les proverbes, ils trouvent j'imagine que ça fait genre nous on est en prise sur le sens commun et le parler courant des vrais gens de la vraie vie. Mais là franchement entre nous je me demande bien qui il a entendu dire ça, notre Tibob.

Bonjour Ma'me Duschnock, ch'suis votre nouvelle voisine, vous viendrez prendre le café un de ces jours on fera connaissance mais là je peux pas vous faire entrer, la maison pour l'instant on dirait Fukushima … Oh je vois Ma'me Trucmuch on a bien raison de dire (attention c'est maintenant) que deux déménagements valent un incendie, allez … Oh oui allez Ma'me Duschnock justement moi c'est mon dixième alors j'ai surenchéri sur l'incendie dans un maniement habile de la métaphore hyperbolique … Ah oui c'est bien trouvé Ma'me Trucmuch, dans un raisonnement quantitatif analogique imparable …

 

Non décidément, vous voulez mon avis je suis pas loin de supposer que Small Bob il l'a inventé de toutes pièces son proverbe. Et tout ça pourquoi ? Parce que quand les dictionnaires n'ont pas de proverbe à citer, il se rabattent sur des phrases d'auteurs connus (ou pas). Et là, pour déménagement, ils avaient rien. Eh bien maintenant grâce à mon livre ici présent ils auront. (Voilà un argument qu'il faut que je me souvienne de faire valoir auprès de mon éditeur putatif).

 

Par méton. Le mobilier déménagé.

Par méton ça veut dire par métonymie et là je ferai deux remarques. D'une part le double sens paradoxal du mot (action de déménager et son résultat) se complexifie encore avec l'arrivée du mobilier, que nous allons maintenant devoir caser dans notre raisonnement déjà serré. D'autre part la métonymie est une figure de style qui remplace un élément par un autre qui lui est lié parune relation nécessaire (dit Robert encore lui). On est obligé d'acquiescer. Pour qu'il y ait déménagement, il faut nécessairement qu'il y ait quelque chose à déménager. Je ne vous conseille pas par exemple de prendre rendez-vous avec une entreprise de déménagement, de leur faire réserver le camion trois tonnes cinq et puis quand ils se pointent à six heures du mat et qu'ils vous disent y a quoi alors à emporter de leur ouvrir la porte sur des pièces vides. Risqueraient de mal le prendre.

Mais attention (et vous allez voir ici que vous n'avez qu'à vous féliciter d'avoir remis votre sort de lecteurs à un auteur irréprochable côté DT) il faut encore réfléchir à ceci : la relation est nécessaire, certes, mais non suffisante. Eh oui. Elle ne marche pas dans les deux sens. Je m'explique : comme exemple de métonymie, Robby donne le classique boire un verre. Or il y a des verres vides. Il y a même à tout moment, dans l'espace temps, si vous y réfléchissez, plus de verres vides que de verres pleins, c'est vérifiable dans n'importe quel placard de cuisine. De même, il n'y a pas de déménagement sans mobilier déménagé, soit, mais il y a souvent, et heureusement, du mobilier que nul ne s'avise de changer de place.

Ainsi donc récapitulons la vertigineuse complexité de la définition de ce mot appartement, pardon, apparemment si simple de déménagement : deux sens en tension paradoxale auxquels vient s'agréger un troisième nommé parméton. La meilleure image que je trouve pour vous en simplifier la visualisation, c'est celle l'atome d'oxygène qui vient se lier aux deux atomes d'hydrogène pour former la molécule d'eau.

Il faut ainsi se rendre à l'évidence et énoncer une première propriété : le déménagement révèle une miraculeuse chimie à l'œuvre dans la banalité du quotidien.

 

Et Kleinbob de conclure comme il a tendance à conclure toutes ses définitions.

Contr. Emménagement.

Contr. ça veut dire contraire et ça a l'air imparable, mais c'est du grand n'importe quoi, je vais vous dire ça a toutes les apparences de la manipulation syllogistique, et je m'y connais. Emménagement n'a jamais été le contraire de déménagement, mais sa suite logique. C'est comme si vous disiez défécation est le contraire d'ingestion (oui pardon ce n'est pas un exemple très ragoûtant mais c'est celui qui m'est venu, il faudra qu'un de ces jours je purge mon inconscient).

Je sais bien qu'il y a des occlusions intestinales et qu'il arrive qu'on laisse ses meubles en garde-meubles. Mais en général tout ceci est transitoire. L'occlusion débouche sur la guérison dans l'immense majorité des cas, du moins tant que notre hôpital public restera en état de marche. Et de même après le garde-meubles, tôt ou tard ce sera l'emménagement : vous n'y pouvez rien vous êtes embarqué.

Soit, direz-vous donc, après tout déménagement vient un emménagement. Mais vous ne pourrez vous empêcher d'ajouter (autant par souci de rigueur logique que pour me signifier que j'ai beau être l'auteur il n'y a aucune raison pour que j'aie le dernier mot) : sauf incendie, tsunami ou catastrophe nucléaire atteignant malencontreusement le hangar tenant lieu de garde-meubles. Naturellement. Mais là on a la parade cartésienne.

 

Soit l'axiome de base : deux déménagements valent un incendie. Donc, si incendie il y a, c'est que les deux déménagements ont déjà eu lieu. Donc la question est close, et toute éventuelle action en justice éteinte de facto. CQFD. En outre, la probabilité d'un tsunami à l'endroit où j'écris est extrêmement faible, car proportionnelle à la distance de notre nouvelle maison à la mer, et il faut une bonne heure de voiture pour aller se baigner. Ce serait déjà du beau tsunami. Il y a aussi un petit lac aménagé à dix minutes, ce qui est sympa quand on veut pas se taper trop de bagnole, et en plus on peut faire du pédalo. On a repéré un petit restau à côté mais il était pas ouvert hors saison.

L'idéal évidemment serait d'avoir une piscine, encore que ce soit beaucoup d'entretien.

Quant à la probabilité d'une catastrophe nucléaire en n'importe quel endroit du territoire français, elle est totalement nulle, les conclusions des experts indépendants de l'autorité nucléaire financée par AREVA et EDF sont sans ambiguïté sur ce point. (Voir leur dernier rapport pour l'OCDE paragraphe 1611).

 

La définition du mot déménagement étant ainsi parachevée, il s'agit de définir l'autre terme de notre intitulé de chapitre, à savoir : réussir.

Non, je rigole ! Vous avez eu peur, hein ? Vous vous êtes vus repartis pour au moins six pages. Mais voyons, réfléchissez : si j'avais la définition du mot réussir, vous croyez que je serais là à écrire des conneries ? Quoique. C'est comme un parméton, c'est nécessaire et pas suffisant.

Exemple il y a quand même pas mal de gens qui écrivent conneries sur conneries et qui non seulement trouvent des éditeurs mais en plus font des succès de librairie. Qui sait ? Je suis peut être sur la bonne voie ?

Commentaires

  • Quelques remarques que je me permets ayant moi même déménagé tous les 2 ans et demi en moyenne depuis le début de ma vie (je viens de faire le calcul) :

    - on sait forcément où on a rangé le plaid, puisqu'on l'a rangé, c'est l'acces à la conscience qui bugue. Il est de fait quelque part dans une circonvolution cérébrale, il faut "juste" en retrouver le chemin. Par contre si c'est quelqu'un d'autre qui l'a rangé, on ne sait pas mais l'avantage c'est qu'on peut se défouler sur lui.

    - circuler dans l'espace Shengen n'est pas forcément plus facile que de traverser les frontières de l'UE. Quoi c'est pas vrai ? Il existe des personnes qui, se faisant pourtant soigner en France, obtiennent plus difficilement d'être en situation régulière que d'autres venues de plus loin. On estime qu'ils ne peuvent venir que pour travailler et là c'est bon. Mais s'ils ne peuvent pas travailler (en situation de handicap par exemple) alors c'est dommage pour eux. ils n'ont qu'à rester dans leur pays même si ce pays n'offre rien pour les personnes handicapées... enfin ça casse un peu l'ambiance

    - DT je veux bien mais il faut savoir que dans mon jargon ça veut dire délirium tremens... Je laisse le loisir des associations à ce sujet

    - deux déménagements valent un incendie, c'est peut être pour faire allusion à ce que l'on perd ou ce que l'on jette dans un déménagement. Cela fait du vide (on est bien obligé sûrtout quand on déménage vers plus petit ce qui n'est pas rare en particulier vers la capitale) comme après un incendie ou un autodafé. Donc pour les fainéants, autant commender un incendie que de s'emm... à faire des descentes répétées aux poubelles. Cela dit je ne le conseille pas parce que c'est peut être moins précis que du tri. A vérifier avec Einstein le cas échéant.

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