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Noctambule

Une rime riche, que dis-je richissime, avec somnambule. Des mots si proches, quasi siamois. Noctambule = promeneur de nuit, somnambule = promeneur de sommeil. Bon si on veut creuser le sujet, on pourra constater que noctambule suppose un point de vue objectif et somnambule un point de vue subjectif. La nuit est à tout le monde et n'intervient qu'à des moments précis du temps qui précisément s'appellent nuit, alors que chacun est dans son sommeil à sa façon et à des moments variés pas nécessairement nocturnes. Et puis les deux mots dénotent des tempéraments légèrement différents. Le somnambule ne demanderait qu'à dormir, c'est un dormeur contrarié. Contrarié dans le relâchement musculaire et l'inhibition motrice qui est quand même un must du sommeil. Bref être somnambule ne doit pas être de tout repos.

Être noctambule non plus certes, mais au moins on a un but essentiel, le divertissement : personne qui se promène ou se divertit la nuit, dixit Robert qui lui la nuit reste assis à son bureau pour concocter ses définitions. Côté divertissement l'écriture nocturne est une valeur sûre j'en conviens. Bien davantage en tous cas qu'un noctambulisme conformiste et quasi pavlovien, tel que fréquentation de lieux style boîtes ou bars où on s'amuse à peu près autant que Pascal dans ses espaces infinis. L'espace en moins, justement, vu qu'on est entassé façon sardines & maquereaux dans un cubage minimal de béton. Laissons donc.

Avisons-nous plutôt qu'il peut exister un noctambulisme version écolo et baba, style rando de nuit dans la campagne. Dans ce cas-là le noctambule aura tout à gagner à être également nyctalope, car côté éclairage nocturne les chemins de campagne profonde c'est pas les Champs Zé.

 

Cela dit, pourquoi le noctambulisme ? Parce que l'insomnie, what else ?

Or si niveau noctambulisme je suis nulle en insomnie j'assure.

D'où un petit conseil utile destiné aux insomniaques non nyctalopes (dont je suis) : misez sur le classique, la grille de mots croisés, le petit verre de lait chaud, le bouquin sympa mais pas trop palpitant. Certes cela ne marche pas toujours, et il pourra arriver que vos heures d'insomnie se passent à élaborer en votre for intérieur la feuille de route de l'ONU pour les 100 ans à venir, à rédiger le plan d'un roman équivalent à trois fois « Guerre et Paix », à fignoler le storyboard de chacun des films que vous avez en projet sur les opéras de Mozart, les principales pièces de Molière, le dialogue philosophique entre Montaigne et Spinoza ...

Mais pas d'angoisse. Viendra toujours le moment où il ne vous restera plus qu'à vous lever pour sortir tout ça de votre for intérieur et le mettre sur papier. Et c'est alors que vous viendra la pensée : et si je dormais un peu, plutôt ?

Votre insomnie sera vaincue.

 

Et votre réveil fêtera aussitôt la victoire en fanfare. 

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