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Ou bien

Résolution n°9 : Arrêter de prendre des résolutions.

Car de deux choses l'une. Ou bien vous tenez facilement une résolution, ou pas. Si vous la tenez sans vous contraindre, c'est qu'il ne tient qu'à vous de la tenir, il ne tient qu'à vous d'être et d'agir selon elle. Ce qui veut dire qu'elle correspond à votre tempérament profond. Et par conséquent vous l'auriez tenue sans même avoir à la prendre. Vous saisissez CQFD ?

Mais si vous avez trop de mal à tenir une résolution, toute fondée et justifiée qu'elle vous apparaisse, s'il vous faut entrer en lutte avec vous-mêmes, renier vos mouvements spontanés, ou encore que vous passez votre temps à l'oublier, c'est signe d'un truc pas vraiment arrêté, genre tricot qui se démaille, ourlet qui se découd. Alors le mieux est de couper court à vos velléités de réforme. On ne met pas une pièce nouvelle à un vieux vêtement.

Dans ce cas-là faut carrément changer de tailleur, de patron, de tissu peut être. Imageons le propos à l'aide d'un exemple pris au hasard. Dire lampion ne dénote-t-il pas l'effort artificiel d'afficher un esprit de fête ? Dans un cas désespéré, la véritable réforme ne consisterait-elle pas à devenir lampion, à laisser son être tout entier se lampionniser ?

Un peu comme se faire ver luisant si vous voulez (amoureux d'une étoile si possible). Ce qui permettrait d'ailleurs de satisfaire de façon plus essentielle à une autre résolution : au lieu de s'échiner à en écrire, se faire vers soi-même. Une résolution bien concrète, bien terre à terre : l'idéal.

Tiens c'est vrai, Dieu me rimaille je ferais un octosyllabe fort présentable j'en suis sûre cf note Huit du 19 septembre dernier … Euh. Bon. Cesser d'être légèrement obsessionnelle en fait de classement, cesser d'être un tout petit peu phobique : des résolutions que je ne risque pas de me risquer à prendre.

Pour réactiver ma compulsion à l'échec ? Non merci trop peu pour moi. (Je dis pas qu'il ne m'arrive jamais de tendre au ratage ou à la rature. Mais c'est à la marge).

D'un autre côté, comment ne pas voir qu'en toute logique il est absurde d'imaginer que la résolution « arrêter de prendre des résolutions » connaisse un autre sort que les autres. Illusoire de croire que la pulsion résolutionnaire ne reprendra jamais le dessus, nous contraignant à arrêter d'arrêter. Décidément tout ça est mal barré. Quoique.

Sans me vanter étant presque aussi habile dans l'art de la synthèse que qui vous savez (je parle de Hegel who else?), j'entrevois une possible solution à ce problème de résolutions.

Il suffira d'opter pour l'option « prendre une irrésolution » de façon à gagner sur les deux tableaux. En faisant brillamment preuve d'esprit décisionnaire sans pour autant s'interdire de changer d'avis.

Un mouvement aussi alternatif que perpétuel. Le paradis du scepticisme. Exactement ce qu'il me faut.

 

 

 

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