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Question piège

 

« Si le chef d'une place assiégée doit sortir pour parlementer »

(titre de Essais I,5)

1) Il serait exagéré de dire que j'ai une opinion arrêtée sur la question. Ça tombe bien qu'on ne me l'ait pas posée jusqu'à présent. Mais puisque m'y voici réduite, je ne me déroberai pas à l'affronter.

2) Une chose est sûre, j'aimerais pas trop être à la place du chef d'une place assiégée.

3) Et pas plus à n'importe quelle autre place dans la place assiégée, en fait. Vu que déjà le chef a pas beaucoup de marge de manœuvre, c'est pas difficile de deviner que les pas-chefs ont une marge carrément nulle.

4) Finalement OK je vais me mettre à la place du chef pour envisager la situation.

Donc je viens de recevoir un pigeon voyageur avec un message :

Sors de ta place et viens parlementer si t'es un homme.

Bon : négliger de monter sur mes grands chevaux en faisant remarquer à ces bourrins d'ennemis ce que leur texte a de machiste, comme si le courage était une qualité virile. Résister à l'envie d'ironiser sur leur manque d'imagination paritaire induisant leur impossibilité de penser l'identité « chef d'une place assiégée » = « femme ».

Contentons-nous d'analyser sereinement la situation. Deux cas :

1) L'ennemi veut vraiment parlementer.

2) L'ennemi feint perversement de vouloir parlementer pour m'attirer dehors, me faire prisonnière et/ou me zigouiller, et ainsi déstabiliser mes co-assiégés et néanmoins subordonnés, et ainsi gagner vite fait bien fait la bataille ou la guerre ou quoi que ce soit.

Remarquons que dans le cas 2, l'ennemi en plus d'être un ennemi et un macho est donc un vrai pourri. Il a l'intention de tous nous zigouiller et me fait sortir, moi Chef, pour éviter que je galvanise de mes charisme & courage mes co-assiégés. Charisme & courage qui les inciteraient à la résistance et rendraient plus difficile l'exécution du projet ennemi qui est la nôtre, d'exécution.

Avec un ennemi pareil on n'a rien à perdre, je sortirai donc pour lui faire croire que je le crois quand il feint de vouloir parlementer. On sait jamais avec des calculateurs au nième degré, l'absence de calcul peut être payante.

Et puis ce sera toujours du temps gagné on sait jamais la cavalerie arrivera peut être entre temps. Ou bien mes co-assiégés trouveront un truc pour s'en sortir du temps que l'ennemi essaie de comprendre pourquoi je suis venue me jeter dans sa gueule de loup.

Et dans le cas 1 il est évident qu'il faut sortir et parlementer.

La réponse est donc clairement : oui. Le chef d'une place assiégée doit sortir pour parlementer.

Entre nous j'aurais pas cru arriver si vite à une réponse si convaincante.

Comme quoi tout ça n'est pas si compliqué ...

 

 

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