« L'heure des parlements dangereuse » est le titre du chapitre suivant. Voilà un enchaînement joliment noué, plus raccord que ça tu meurs. Ça fait un peu penser à la comptine marabout, bout de ficelle, selle de cheval ...
C'est un titre par ailleurs indiscutable. Clair que le moment où on se lance à parlementer avec l'ennemi est dangereux, c'est un plongeon au moins dans l'inconnu, souvent dans une bonne mélasse, un machin qu'on va mettre un temps fou à s'en dépêtrer.
Et au pire l'heure du parlement annonce la perspective d'un sale quart d'heure pas vraiment warholien. Surtout si l'ennemi est du type 2 selon le classement établi la dernière fois. Or c'est un type assez répandu soyons lucides.
Le principe de l'ennemi fair-play, style « Messieurs les Anglais tirez les premiers », il est à craindre qu'il ait fait long feu. L'ennemi de nos jours, quel qu'il soit, est clairement sans foi ni loi.
S'il avance l'une et/ou l'autre au principe de sa lutte, et consécutivement de la négociation, de deux choses l'une. Ou bien il vous ment ou bien il se ment à lui-même.
Dans le premier cas c'est un méchant qui vous prend pour un con. Dans le second cas c'est un con (peut être inconsciemment, mais le résultat est le même).
Savoir faire la différence est certes une satisfaction intellectuelle, mais cela ne change pas grand chose à la difficulté & dangerosité de la négociation.
Mon conseil plus pour vous y préparer : en posture du lotus, adoptez une respiration calme et régulière, visualisez l'ennemi en vis en vis de l'autre côté de la table des négociations, et revêtez-le mentalement d'un collier de fleurs, dessinant au-dessus de sa tête une bulle contenant les mots « Peace and love ».
Comme ça quand vous le retrouverez à l'heure des parlements dangereuse, vous serez pris d'un fou-rire. Cela ne peut manquer de le déstabiliser, car lui ne sait pas rire (ou s'il l'a su il l'a oublié).
Cela dit il ne faut pas oublier de votre côté qu'il y a une chose plus dangereuse que de parlementer et négocier, c'est de ne faire ni l'un ni l'autre. Ou pour le dire autrement vaut tout de même mieux écouter parler les cons ou les méchants que les armes.
Naturellement le meilleur cas de figure est encore quand les unes comme les autres gardent pareillement le silence.