Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Comprendre

 

Plaçons-nous dans la préface de la partie 3 de l'Éthique pour comprendre quelle opération intellectuelle Spinoza désigne par le terme de comprendre.

Autant prendre les choses par le bon bout, car il est très à cheval sur la précision des termes, c'est le genre de mec qui a horreur du flou. Les chiens font pas des chats.

Euh c'est pas ça. Je voulais dire qu'araignée et mouche du coche c'est pas du tout le même cursus, faut choisir. Et Spinoza a choisi.

« Pour la plupart, ceux qui ont écrit des Affects et de la façon de vivre des hommes semblent traiter, non de choses naturelles qui suivent les lois communes de la nature, mais de choses qui sont hors de la nature.

On dirait même qu'ils conçoivent l'homme dans la nature comme un empire dans un empire. »

La radicalité matérialiste du propos se passe de commentaires, je n'en ferai donc pas.

Et pourtant comme il serait tentant, pour l'araignée qui sommeille en moi, de tirer patiemment le fil de cette dernière phrase pour en dérouler des propos entre-tissant écologie, psychologie, philosophie pourquoi pas.

Puis, planquée dans ma toile, attendre les animaux buzzant qu'attire toute toile qui se respecte, et … Bref.

« Ils attribuent la cause de l'impuissance et de l'inconstance de l'homme non pas à la puissance de la nature mais à je ne sais quel vice de la nature humaine. »

Donc il donnent des conseils pour bien vivre, mais non fondés sur une étude véritable des affects. Du coup forcément ça marche moyen.

« Je sais bien entendu que le très célèbre Descartes (…) s'est appliqué à expliquer les Affects humains par leurs premières causes, et à montrer en même temps par quelle voie l'Esprit peut avoir sur les Affects un empire absolu ;

mais à mon avis du moins, il n'a rien montré d'autre que la pénétration de son grand esprit. »

Piquant, non ? Mais c'est juste un coup de patte en passant (sur Descartes il a fait un bouquin entier).

« Je veux revenir à ceux qui aiment mieux maudire les Affects ou actions des hommes, ou en rire, plutôt que les comprendre.

Ceux-là, sans aucun doute, trouveront étonnant que j'entreprenne de traiter des vices et inepties des hommes à la façon Géométrique, et que je veuille démontrer par raison certaine ce qu'ils ne cessent de proclamer contraire à la raison, vain, absurde et horrible. »

Car là où ils sont cons (je résume) c'est qu'ils ne voient pas que notre inclusion dans la nature inclut du même coup notre raison dans la sienne, disons dans son fonctionnement (pas d'anthropomorphisme déplacé).

CQFD point barre c'est pas sorcier quoi. Donc foin de métaphysique vive la physique. Et la physique s'étudie grâce à la mathématique (ou géométrie il emploie les deux indifféremment).

«Je traiterai donc de la nature des Affects et de leurs forces, et de la puissance de l'Esprit sur eux, suivant la même Méthode que j'ai utilisée dans ce qui précède à propos de Dieu et de l'Esprit (en effet : partie 1 et 2 du livre),

et je considérerai les actions et appétits humains comme s'il était question de lignes, de plans ou de corps (de figures en 3D il veut dire). »

 

 

Les commentaires sont fermés.