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Fiat lux

 

« Il n'y a pas beaucoup à gagner dans ce monde : la misère et la douleur le remplissent, et, pour ceux qui leur ont échappé, l'ennui est là qui les guette de tous les coins. En outre c'est d'ordinaire la perversité qui y gouverne et la sottise qui y parle haut. Le destin est cruel, et les hommes sont pitoyables.

Dans un monde ainsi fait, celui qui a beaucoup en lui-même est pareil à une chambre de Noël, éclairée, chaude et gaie, au milieu des neiges et des glaces d'une nuit de décembre. »

Arthur Schopenhauer (Aphorismes sur la sagesse dans la vie)

 

Bienvenue à Mélancoland. Le pays où l'on voit tout en noir y compris les chats gris.

Où la nuit est longue, le vent glacial, où le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle, et j'en passe.

Ne pas croire pourtant qu'il soit si désagréable d'y avoir son pied à terre. La preuve beaucoup n'en sortent jamais que les pieds devant.

C'est un pays pourtant, il est vrai, où l'on s'ennuie à cent sous l'heure, voire pour pas un rond. On comprend que les habitants cherchent antidotes & dérivatifs. Alcool, sexe, opium ou autres drogues, divertissement pascalien.

Ce sont des gens par ailleurs plus entreprenants qu'on ne croit, nombreux à se lancer dans l'aventure d'expéditions bipolaires.

Autre attrait de Mélancoland, la guerre n'y motive guère le commun des mortels. On se contente d'y retourner sa violence sur soi-même.

Autrement dit (et Freud le dit pareil) on y est relativement civilisé.

Un des meilleurs rapports bénéfices/risques pour survivre en Mélancoland a de tout temps été trouvé dans la création.

Forte concentration de poètes au mètre carré (un peu moins carré pour ceux qui écrivent en vers libres). Plus généralement d'artistes en tout genre. Peintres de clair-obscur ou de tournesols.

Musiciens polonais et romantiques.

Et puis ça pullule de philosophes nauséeux, danois, zarathoutristes, tout ça.

Forte population féminine.

La femme a généralement le profil-type du citoyen Mélancolandais.

Peu formée à extérioriser sa violence, assez fofolle pour libérer sa créativité, hypersensible à l'ennui (comment expliquer sinon sa lassitude devant un match de foot, palpitant par essence).

Revers de la médaille (rien n'étant parfait en ce bas monde comme le dit ci-dessus Schopenhauer), les Mélancolandais préférant la vie symbolique à la réelle, ils vivent seuls et incompris.

Ils travaillent donc à se construire leur chambre de Noël, éclairée, chaude et gaie.

Si par hasard un passant levait les yeux vers leur fenêtre, il pourrait profiter un instant de la petite lumière, de la petite joie gagnée sur les ténèbres.

 

 

 

Commentaires

  • Suis-je un mélancolandais ?
    Mes chats sont plus noirs que la nuit.

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