« Abondance de biens ne nuit pas. »
Ici le bon sens est de bon aloi. Je dirais même plus il parle d'or.
Il parle cash. Ne se paye pas de mots. Dit les choses tout net.
« Oui mais gérer ses biens c'est de la prise de tête, envisager leur perte c'est de l'angoisse », dira le lecteur qui aime à se faire l'avocat du diable. Donc ici du riche.
Soit, je mets ce louable effort à son crédit. Mais c'est compter sans mon répondant. Car l'on peut ajouter bien des choses en somme.
Aux maux du riche les remèdes sont simples. Abondance de biens lui permet de payer quelqu'un pour se prendre la tête à sa place, et de souscrire les assurances qui le prémuniront de l'angoisse.
Abondance de biens ne nuit donc pas. Mais l'inverse ?
Manque de biens nuit. Clairement.
Je dirais même plus : manque de biens insomnie.
« Oui mais dans la fable du savetier et du financier, c'est quand il s'enrichit que le mec devient insomniaque », poursuivra le lecteur qui ne lâche pas si facilement le morceau.
« Ils sont trop verts et bons pour des goujats » ça vous dit quelque chose ?
La vérité coule de source : La Fontaine se paye de mots. (Magnifiquement écrits d'accord mais c'est pas la question).
On le comprend, c'est une bonne solution quand on n'accède pas à la fortune qu'on voudrait. « Pactole je ne boirai pas de ton eau. » Ça vous a un certain panaché … euh panache.
Savoir écrire et convertir ses maux en mots est un luxe qui n'est pas donné à tout le monde. Mais est-ce une raison, mon vieux La Fontaine, pour nous fourguer des morales en monnaie de singe ?
Donc oui : abondance de biens ne nuit pas. Je maintiens.
Bon, je peux aller jusqu'à : « Un peu de biens c'est déjà pas mal ».
Mais je vous le ferai pas à moins : j'ai mes frais figurez-vous.