Perdu mouche aux yeux rouges
(Rennes, 2010)
Un coup de l'araignée au plafond ?
Voici en tous cas une tagueureuse (tagueur) inspirée, qui, en cette jolie variation sur les avis de disparition apposés à tous les coins de rue, libère la poésie du quotidien, et fait accommoder le regard sur le petit, l'infime, l'insignifiant.
C'est comme si le mur lui-même prenait la parole, laissant suinter sa plainte à petite voix lézardée d'émotion.
Oh la caresse si légère de tes pattes de mouche sur mon crépi brut
oh le doux zinzin de tes ailes à mes oreilles
oh tes yeux rouges dans le soleil couchant
Bon peut être ça marcherait pas à tous les coups : c'est vrai que dans le genre
Perdu scolopendre aux pattes tendres
perdu pou mou du genou
perdu acarien qui m'était pas rien,
ça rendrait pas tout à fait pareil.