Hommage à moi (Paris 3°, 1980)
Vive moi et les autres (Paris 3°, 1981)
Rien ne prouve, évidemment, que ces phrases soient de la même personne. Mais je vais le supposer.
Pourquoi ? Parce que ça m'arrange.
Et je vois pas pourquoi je me gênerais pour faire un truc qui m'arrange. Dans la vraie vie ça n'arrive pas si souvent.
Il faut tenir compte de plein de contingences, de plein de paramètres sur lesquels il est impossible d'agir, de plein de gens qui sont pas vous, et qui curieusement n'ont pas les mêmes intérêts (à tous les sens du terme) que vous.
Dans la vraie vie on se coltine bon gré mal gré une réalité qui est rarement de la tarte. Ce serait plutôt un genre de mélasse (oui beurk moi aussi).
Tout ça pour dire qu'au moins ici sur ma page à moi, je fais ce que je veux.
Et si je fais le fol c'est à mon détriment et sans (porter atteinte à) l'intérêt de personne* (dit un vieil ami de fort bon conseil).
Bref nous dirons donc qu'il s'agit du même mur, et du même auteur revenant y compléter sa pensée un an après.
Hommage à moi est une parole clairement narcissique. Or ce n'est pas à mes lecteurs que je vais apprendre que le narcissisme a deux faces ...
- Ach ja, und Ich-Moi-Même …
- Euh, merci Sigmund, ça va je vais me débrouiller toute seule.
- Ach Ariane, schön schön, tuer le symbolisch Vater, Ich-Moi-Même in der Okkurrenz ...
… Deux faces inverses. L'une négative : le sujet reste collé au fantasme infantile de toute puissance, il lui est impossible d'entrer dans une relation libidinale avec le monde (et les autres accessoirement).
L'autre positive : un étayage précoce (amour et soins suffisamment bons**) permet au sujet de construire son assise, sa confiance en soi et en la vie, source de relations harmonieuses avec son environnement.
Pour notre tagueureuse (tagueur), le passage de hommage à moi à vive moi et les autres signe l'accession à un narcissisme positif.
Du moins ainsi en ai-je décidé, car tel est mon bon plaisir.
* Montaigne (Essais II,6)
** Notion-clé du psychanalyste britannique Donald Winnicott