« Ils sont morts tous les dieux ; à présent nous voulons que le surhumain vive, - telle soit un jour au grand midi notre dernière volonté. »
Ainsi parlait Zarathoustra (De la vertu qui offre)
1) Tous les dieux, entendons pas seulement ceux des religions homologuées : une idéologie ou une théorie peuvent fonctionner selon les pires mécanismes religieux (et au premier chef le sacrifice).
2) La volonté dont il s'agit ici est la décision éthique qui répond à une aporie : le mal nous est consubstantiel, comment y échapper ?
« L'humanité est quelque chose qui doit être surmonté », répond Nietzsche. Un sur-humain qui désigne la possible sortie par le haut de la violence.
Se désintoxiquer de la répétition sacrificielle, résister à l'injonction de la mort, même prétendument énoncée par les dieux.
Ce fantasme pervers qui l'a fourvoyée dans l'inhumanité, c'est cela et rien d'autre que l'humanité a à sacrifier.
Oui bon.
La lucidité oblige à constater que le lien infernal entre violence et sacré n'a pas dit son dernier mot.
Déjà Nietzsche est mort.
Et quant aux dieux ils restent globalement plus meurtriers que mortels.
Dans son enthousiasme anti-nihiliste, Zarathoustra est peut être allé un peu vite en besogne.
Mais on lui pardonne : l'optimisme est le péché mignon des prophètes de bonheur.