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Ps 121 (2/3) Ton veilleur

 

L'homme qui lève ici les yeux vers les montagnes n'est pas au sommet de la forme ni du moral. Une menace vitale lui fait lancer le SOS D'où viendra mon aide ? Une menace non précisée ici, contrairement à d'autres psaumes.

L'important est qu'elle va révéler en situation le visage (au moins un visage) de YHWH.

Il est caractérisé ici non par sa puissance, sa clairvoyance, son intelligence voire sa ruse, mais par le seul fait qu'il se tienne aux côtés de cet homme.

Mot à mot mon aide d'avec YHWH (v.2). Pas dieu là-haut ou ailleurs mais compagnon ici, une présence, un être-avec.

Cette présence relie les deux premiers versets. Je lève les yeux vers les montagnes d'où viendra mon aide, mon aide qui provient d'avec YHWH, faisant les ciels et la terre.

Par la construction en chiasme, montagnes renvoie à cieux et terre.

Leur ligne accroche le regard levé du poète pour lui rappeler son inclusion dans l'ensemble du monde créé. Sa solidarité (au sens physique, mécanique) avec ces choses qui tiennent bon depuis que le monde est monde, le ciel la terre avec ses montagnes.

Choses solidaires elles-mêmes de la présence dont elles sont l'émanation (du point de vue du texte bien sûr) (la Bible n'est pas un livre scientifique ça va sans dire) (mais mérite d'être redit à certains).

Le développement du nom YHWH par la formule faisant les cieux et la terre est en effet un écho de la Genèse. Dans les commencements, YHWH était faisant les cieux et la terre.

Une formule ambiguë : signifie-t-elle que YHWH agit de l'extérieur, ou qu'il forme une unité ontologique avec les cieux/terre (et tout le reste cf Gen1).

Spinoza on le sait prendra la seconde option avec son Deus sive natura.

Dans le psaume celui qui fait ciel et terre est là, de plain pied avec le poète. Il offre son bras de gardien comme appui à son corps en marche, de même que la ligne des montagnes offre appui à son regard.

Un gardien qui ne dort pas, donc un veilleur, mieux : un veillant.

En outre ton gardien est dit aussi gardien d'Israël (v.4). L'homme du psaume, posé d'emblée dans la création entière, l'humanité entière, est ici replacé dans son appartenance intermédiaire, son appartenance de proximité.

Les membres du peuple sont amenés à jouer les uns pour les autres le rôle du gardien, à en figurer l'incarnation. Et plus largement, à être maillons d'une chaîne de solidarité universelle.

Car on peut lire dans ce psaume entre autres choses une invitation à revenir sur la fameuse interrogation dont Caïn a cru faire son alibi après le meurtre d'Abel.

Ce que nous verrons la prochaine fois.

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