Dans la 2° partie du v.2 (qui constitue en gros le milieu du texte) il donne à son bien aimé le sommeil sonne de façon ambiguë : s'agit-il du simple repos quotidien ?
Ou radicalement du repos dit éternel, qui seul consolera finalement des malheurs et angoisses de la vie dont l'évocation a occupé la première partie ?
Cette ambiguïté, cet entre-deux évoque le fameux dilemme de Hamlet être ou ne pas être, mourir, dormir …
Un dilemme envisagé dans un texte essentiel de la Bible : la vie et la mort, je les donne en face de vous, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie afin que tu vives, toi et ta descendance (Deutéronome 30, 19).
Au v.3, le poète choisit de laisser parler la vie, au sens le plus simple et le plus concret, en tant que désir de la chair vivante de persévérer dans son être (dirait Spinoza). Dans le silence et la nuit, tout à coup la douleur se retourne en joie, la pulsion de mort en libido. De la nuit, du point mort, de l'angoisse opaque, germent la lumière, la vie et l'avenir.
Choisis la vie afin que tu vives, toi et ta descendance. Voici, l'héritage de YHWH sont les fils.
Choix de David d'aller consoler Bethsabée, après la mort du sans nom conçu dans un porte à faux du désir. Choix fécondant qui assure la transmission de la promesse en laissant germer le fruit du ventre.
Telle est la réponse, simple mais décisive, donnée aux angoisses existentielles de l'être humain devant la "vanité des vanités". Pourquoi vivre, à quoi bon ? Mais parce qu'on t'a donné la vie. Alors choisis la vie, ta vie.
Vis la vie, et si tu peux, si la vie t'en donne la possibilité, transmets-la à ton tour.
Voilà qui est bel et bon. Oui mais. Il y a un petit hic dans la suite du texte.