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La probité les lumières l'expérience

Il y a trois sortes d'Aristocratie ; naturelle, élective, héréditaire. La première ne convient qu'à des peuples simples ; le troisième est le pire de tous les Gouvernements. Le deuxième est le meilleur : c'est l'Aristocratie proprement dite.

(III,5 De l'Aristocratie)

 

L'aristocratie élective définie par Rousseau a pour intérêt de permettre une représentation alliant justice, rationalité et efficacité.

Elle est ce qui s'approche le mieux de la solution (si peu évidente a priori) au problème du rapport le plus avantageux entre entre citoyens et sujets, entre Souverain (le peuple du contrat) et Prince (le gouvernement qu'il se donne) :

Outre l'avantage de la distinction des deux pouvoirs (exécutif, législatif) elle a celui du choix de ses membres ;

car dans le Gouvernement populaire (la démocratie) tous les citoyens naissent magistrats (administrateurs de la nation), mais celui-ci (l'aristocratie élective) les borne à un petit nombre, et ils ne le deviennent que par élection ;

moyen par lequel la probité, les lumières, l'expérience, et toutes les autres raisons de préférence et d'estime publique, sont autant de nouveaux garants qu'on sera sagement gouverné.

 

Autrement dit pour Rousseau cette aristocratie élective c'est les avantages de la démocratie sans ses inconvénients.

À condition que les représentants soient vraiment désignés selon des procédures démocratiques et des critères rationnels.

Cela est bel et bon, mais il y a juste un petit hic : encore faut-il en trouver, de ces citoyen(ne)s présentant la magnifique conjonction probité lumières expérience. La conjonction de l'éthique du bien commun et de la compétence à le discerner et le mettre en œuvre.

Des qualités indispensables, mais qui ne sont innées pour personne. Elles peuvent (et doivent) s'acquérir par l'étude, l'éducation, la formation.

Reste une question (oh une broutille) : savoir où, comment, avec qui ?

L'occasion de se souvenir que c'était l'idée qui avait présidé à la création de l'ENA au sortir de la deuxième guerre mondiale.

Sic transit hein ?

Mais bon, ce n'est pas une raison pour tout laisser tomber. Plus que jamais il faut chercher les moyens de formation à la démocratie et au sens du bien collectif.

Il y a, vu la complexité des sociétés, les éléments qui nécessitent savoirs précis et techniques élaborées. Tous les citoyens ne peuvent les aborder (encore qu'on puisse souvent plus expliquer qu'on ne croit) (qu'on ne veut ?)

Mais il y a aussi, à la portée de tous, les choses simples, évidentes, qui ne demandent qu'un certain respect de la vérité et de la différence : n'accorder crédit qu'à une information plurielle précise vérifiée, admettre la divergence des points de vue etc.

En cela nous pouvons tous être des aristocrates.

 

 

 

 

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