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Qui naturellement est la même

Rousseau termine son livre en traitant de ce qu'il appelle la Religion Civile (IV,8). Il y voit une solution pour que son Contrat social ait des chances de se réaliser un jour quelque part qui sait. Solution de quel problème ?

Rationnellement, logiquement, l'architecture de son édifice politique se tient. Mais revient toujours la question : comment gérer les embrouilles résultant des affects ? Question déjà rencontrée.

Ainsi le Législateur ne pouvant employer ni la force ni le raisonnement, c'est une nécessité qu'il recoure à une autorité d'un autre ordre, qui puisse entraîner sans violence et persuader sans convaincre.

(II,7 Du Législateur cf Une autorité d'un autre ordre)

 

Comme plus haut pour l'organisation des assemblées du peuple (cf Une prévoyance très nécessaire), c'est à partir d'un panorama historique que Rousseau aborde le rapport entre religion et pouvoir politique.

Dans les sociétés archaïques, les hommes n'eurent point d'abord d'autres Rois que les Dieux, ni d'autres Gouvernement que le Théocratique.

Mais il faut bien voir que sa conception est radicalement non idéaliste. Dans son esprit c'est le politique détermine le religieux, et non l'inverse.

Il place ainsi d'emblée la problématique politique/religion sur un axe horizontal, et non vertical.

De cela seul qu'on mettait Dieu à la tête de chaque société politique, il s'ensuivit qu'il y eut autant de Dieux que de peuples (…)

Ainsi des divisions nationales résulta le polythéisme et de là l'intolérance théologique et civile, qui naturellement est la même. (C'est moi qui souligne).

Ainsi d'après lui, dans l'Antiquité polythéiste il n'y avait point de guerres de religion à proprement parler. C'est juste que la guerre politique était aussi Théologique, vu que les dieux d'un peuple n'étaient au fond qu'un élément de son identité, de sa situation. C'étaient des dieux locaux sans prétention plus large.

Les départements des Dieux étaient, pour ainsi dire, fixés par les bornes des Nations. (On pourrait discuter du terme plutôt moderne de nation, s'agissant de regroupements tribaux, mais bon, ça ne change pas grand chose pour la suite de son raisonnement).

Quant à l'émergence monothéiste lisible dans la Bible juive, elle fonctionnait en sens unique. Que les autres peuples aient d'autres dieux ne posait pas problème aux Juifs. En revanche soumis aux Rois de Babylone et dans la suite aux Rois de Syrie ils ne voulurent reconnaître aucun autre dieu que le leur, refus regardé comme une rébellion. 

(Et le début d'une longue histoire de persécutions, aussi atroce qu'absurde, que l'on espère par moments finie, mais qui recommence toujours).

Et puis les choses se compliquent avec l'apparition du christianisme au sein de la structure intégrée de l'empire romain. Une structure qui va servir de vecteur à sa prétention universaliste.

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