« Surtout, garde-toi constamment de quatre altérations de la conscience. Dès que tu les découvres, efface-les en te disant respectivement : cette idée n'est pas nécessaire ; celle-ci dissout la société ; celle que je vais exprimer n'est pas de moi. Car tenir un propos qui n'est pas de soi est le comble de l'absurdité. »
(Marc-Aurèle. Pensées pour moi-même XI,19)
Voilà qui ne va pas faire les affaires des réseaux sociaux dont les deux mamelles sont bavardage et cafardage (sans oublier la troisième retwittage).
Mais heureusement, parmi leurs utilisateurs, créateurs et promoteurs, qui s'intéresse à des pensées philosophiques non immédiatement médiatisables & bankable ? Ouf ça rassure, le monde est bien fait, et le vain commerce de la vanité n'est pas près de faire faillite.
Quoi, lecteur ? Où est passée la quatrième ? (Bravo tu perds pas le fil).
« Quant à la quatrième altération à se reprocher, c'est la défaite de la partie de toi la plus divine, sa soumission à la partie mortelle, la moins estimable de ton corps, et à ses plaisirs grossiers. » Voilà, tu l'as voulu tu l'as eu, lecteur.
(Oui j'avoue j'avais un tout petit peu censuré, c'est vraiment trop pénible ce dualisme platonicien).
Bref, si je t'en crois, Marco, je suis au comble de l'absurdité vu que je tiens souvent ici des propos qui ne sont pas de moi (enfin je les tiens, je les lâche plutôt, je les rapporte disons).
Mais c'est lorsque je les trouve utiles et/ou beaux.
(Comme les tiens ? Ben oui tu vois).
Ou que j'y adhère et que, comme on dit, « j'aurais pas mieux dit ».
(Comme les tiens ? Ça arrive).
Ou alors que je prends du plaisir à les discuter. Voire à les contester. Voire à en rire un peu quand je peux. Et quand ça m'arrive avec les tiens, tu aurais tort de me le reprocher, car c'est une chose qui, loin d'être une altération de la conscience, serait plutôt du genre à la revigorer.