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Ronron

Le dormeur comme le chat font plutôt Rrr rrr à mon sens. Ou à la rigueur Rrrheuhh rrheuhh.

 

Néanmoins ronron est une réussite de la littérature onomatopéïenne. Ronron ajoute au ronflement une notion de rondeur, notion rassurante s'il en est.

Il amène l'évocation subliminale du bébé repu contre le sein de sa nourrice Fais dodo Colas mon p'tit frère fais dodo t'auras du lolo.

Il évoque aussi le chat couché dans son panier, patte en rond petit patapon.

 

Il nous transporte même dans un tableau flamand. La jeune fille assoupie de Vermeer par exemple.

La scène a tant d'évidence que l'on a l'impression de sentir l'odeur d'encaustique des meubles, d'entendre un tic-tac de pendule. On pourrait, si l'on avançait la main, toucher le damassé de la nappe à demi repliée sur la table. (Après le repas, la jeune fille s'est laissée aller à la somnolence : « la nappe peut bien attendre un peu »).

Magnifique célébration de l'humble beauté de la banalité, de la paix infuse dans le quotidien.

 

À propos de quotidien, ronron est parfois synonyme de traintrain. C'est vrai qu'on pourrait y voir une certaine logique. Le ronfleur émet bel et bien un son assez proche du tchou-tchou d'une locomotive bourrée de charbon.

Genre Gabin dans la Bête humaine.

Quoique. Avec le TGV tintin pour le tchoutchou.

 

Non allez ne pas perdre une occasion de s'instruire. Que dit du traintrain l'ami Robert ?

« Traintrain : fin 18°. altération de trantran 'son du cor' (1561 onomatopée) sous l'influence de train (allure).

Marche régulière sans imprévu ».

 

Le rapport entre son du cor et marche régulière ? La chasse, la campagne militaire ? Voilà c'est tout Robert ça.

On croit y trouver une réponse, et paf, une avalanche de questions vous tombe dessus.

Sans crier gare.

 

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