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Au gré du vent (5) Chacun son pas

Depuis que j'ai des problèmes avec mes pieds (problèmes que je prends en mains, je rassure la lecteur-trice s'inquiétant je n'en doute pas pour ma santé), je suis plus attentive à la façon de marcher des gens.

 

Je croise une femme, grande, droite, corps délié, regard porté au loin. Elle avance d'un pas déterminé, assuré.

Sa démarche nette et souple à la fois dégage des ondes de dynamisme et de légèreté (juste ce dont j'ai besoin). Voilà une femme qui sait où elle va.

Elle marche sourire aux lèvres : non seulement elle sait où elle va, mais elle est contente d'y aller.

Si bien qu'on a envie d'y aller avec elle, où que ce soit, comme si la justesse de cette démarche était un gage de validité de la destination. Une assurance qu'on arrivera à bon port.

 

Le vieux qui arrive en face … Précision : quand je dis vieux, ça veut dire entre 15 et 20 ans de plus que moi. Comme grande ci-dessus veut dire entre 15 et 20 cm de plus que moi.

Le vieux qui arrive en face, donc (redémarrant vaille que vaille après mon arrêt sur image), avance, lui, à pas comptés.

Il n'a pas tort de les compter me dis-je, vu qu'il ne lui en reste pas tant faut pas se mentir (tiens on l'entend moins cette expression, ça va vite les modes) (surtout comparé au pas de notre vieux).

« Il faut retenir à tout nos dents et nos griffes l'usage des plaisirs de la vie, que nos ans nous arrachent des poings, les uns après les autres. » dit Montaigne (Essais I,39 De la solitude), ne parlant pas pour ne rien dire, une fois de plus (quoi c'est pas comme d'autres ?)

C'est peut être ça qu'il fait le vieux : bien profiter de chaque pas qu'il pose sur une terre que bientôt il devra quitter, bien mesurer à chacun de ses pas comptés la chance qu'il aura eue de pouvoir marcher dans la présence sur la terre des vivants (ps 116, 9).

 

Un petit garçon marche avec application, lentement, les pieds en dedans, la main agrippée à la poussette de la petite sœur : ma maman elle a dit de bien faire attention où je marche, ma maman elle a dit de pas lâcher la poussette.

Sauf que, à force de se concentrer sur ses pieds, il ne voit pas l'obstacle sous la forme de ce bastingage au bord du trottoir (je ne sais pas le nom de ce machin, voyez cette structure tubulaire).

Et bing ! Et écart de la poussette qu'il n'a pas lâchée, le vaillant petit bonhomme.

Mais Maman ne voit pas la vaillance, seulement l'étourderie, et un rien agacée, balance : tu pourrais regarder où tu mets les pieds !

Eh oui c'est comme ça la vie mon chou : et c'est que le début ...

 

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