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Le dessus du vent populaire

« La faveur publique m'a donné un peu plus de hardiesse que je n'espérais, mais ce que je crains le plus, c'est de saouler ; j'aimerais mieux poindre(1) que lasser (…). La louange est toujours plaisante, de qui et pour quoi elle vienne ; si faut-il (2), pour s'en agréer justement, être informé de sa cause.

Les imperfections même ont leur moyen de se recommander. L'estimation vulgaire et commune se voit peu heureuse en rencontre(3) ; et, de mon temps, je suis trompé si les pires écrits ne sont ceux qui ont gagné le dessus du vent populaire. »

(Montaigne Essais livre III chapitre 9 De la vanité)

 

(1)Piquer, blesser.

(2)Encore faut-il.

(3)Se voit peu heureuse en rencontre : touche rarement juste.

 

Sans vouloir extrapoler abusivement (quoique : pourquoi se refuser ce petit plaisir), je gage que si Montaigne vivait de nos jours, son scepticisme (voire mépris) à l'égard du dessus du vent populaire ne pourrait que le conduire à éviter les résasociaux.

Je le vois en revanche user d'internet pour conférer à distance avec les honnêtes gens de sa connaissance.
Et tenir un blog, qu'il intitulerait, voyons ... Essais ?

 

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