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Ferme libre et audacieux

« n°52 : Écrire avec le pied

Je n'écris pas seulement avec la main :

Mon pied aussi veut toujours écrire.

Ferme, libre et audacieux, il court.

Tantôt à travers champs, tantôt sur le papier. »

(Friedrich Nietzsche. Le Gai Savoir. Prélude en rimes allemandes)

 

Ce quatrain évoque tout d'abord le goût de Nietzsche pour les randonnées. Il y trouvait joie du contact avec la nature et dépense physique, toutes deux fort utiles à équilibrer son humeur bipolaire.

Et surtout, comme pour Rousseau, la marche favorisait sa pensée, faisait naître en lui les idées et les mots pour les dire.

Mais ces vers me rappellent aussi autre chose :

« Au pis aller, cette difforme liberté de se présenter à deux endroits, et les actions d'une façon, les discours de l'autre, soit loisible à ceux qui disent les choses ; mais elle ne le peut être à ceux qui se disent eux mêmes, comme je fais ; il faut que j'aille de la plume comme des pieds. » (Montaigne Essais III,9 De la vanité)

Comme Montaigne (qu'il lisait et admirait), Nietzsche ne voulait pas d'une difforme liberté.

Ferme, libre et audacieux, il ne se contenta pas de l'être en paroles, il le fut en actes.

 

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