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Terre ferme

« n°46 : Notre étonnement.

(…) Nous sommes tellement convaincus de toute l'incertitude et toute l'extravagance de nos jugements, ainsi que l'éternelle variation de toutes les lois et tous les concepts humains, que nous sommes vraiment étonnés de voir avec quelle fermeté les résultats de la science tiennent bon !

(…) Perdre enfin pied ! Flotter dans les airs ! Vagabonder ! Être fou ! – cela faisait partie du paradis et de la volupté des époques anciennes : tandis que notre béatitude à nous est pareille à celle du naufragé qui a rallié la côte et se campe des deux pieds sur la bonne vieille terre bien ferme – en s'étonnant qu'elle ne vacille pas. »

(Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Premier livre)

 

Ce ne sont pas tant les résultats de la science qui tiennent bon, que la méthode qui fonde la science.

En s'appuyant sur les résultats qui sont déjà fermement acquis, on va émettre une hypothèse, puis travailler (par le calcul abstrait et/ou l'expérimentation concrète) à voir si elle se vérifie ou au contraire est infirmée.

Ce qui conduira à émettre une nouvelle hypothèse en conséquence, puis la passer à son tour au crible de la vérification etc.

Ainsi pourront varier régulièrement les résultats de la science, sans que soit atteinte sa fermeté, on pourrait même dire : au contraire.

Cette procédure d'expérimentation et de vérification est nécessaire à pallier l'incertitude et l'extravagance spontanées de nos jugements.

Et c'est pourquoi c'est la reconnaissance de cette incertitude qui est la base de toute démarche de savoir et de pensée. Je sais une chose, que je ne sais rien.

Ou encore : que sais-je ?

 

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