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Brutale

« n°150 : Éléments pour la critique des saints.

Doit-on donc, pour posséder une vertu, vouloir la posséder précisément sous sa forme la plus brutale ? – comme les saints chrétiens l'ont voulu et en éprouvèrent le besoin ; eux qui ne supportaient la vie que grâce à la pensée qu'à la vue de leur vertu, chacun était saisi du mépris de soi. Mais une vertu qui exerce un tel effet, je la qualifie de brutale. »

(Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

 

Nietzsche pense ici aux saints du christianisme (disons ceux du genre ascètes ou martyrs), et aussi probablement aux gourous et maîtres de l'hindouisme et du bouddhisme.

Mais comment ne pas penser en outre à la vertu brutale des instigateurs de djihad, incitant au mépris de soi (et de sa propre vie, et par là de beaucoup d'autres).

On pourrait aussi ajouter la sainteté d'ordre idéologique et politique, celle des purs et durs, des intransigeants de tous bords.

Dans tous ces cas-là, c'est une fausse vertu, mais une vraie brutalité, dont le seul propos est d'imposer un pouvoir.

Pouvoir des vieux sur les jeunes, des hommes sur les femmes, des grandes gueules et des impulsifs sur les modestes et les réfléchis.

Pouvoir déguisé en vertu de ceux qui, en effet, ne supportent pas la vie, parce qu'elle est plus grande qu'eux.

 

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