« n°182 : Dans la solitude.
Quand on vit seul, on ne parle pas trop fort, on n'écrit pas trop fort non plus : car on craint la résonance vide – la critique de la nymphe Écho. – Et toutes les voix sonnent différemment dans la solitude ! »
(Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)
Pas trop fort : est-ce toujours vérifié ? N'y a-t-il pas aussi des moments où la solitude porte à exagérer l'intensité de sa pensée, sinon de sa voix ?
En revanche, qu'il en aille différemment dans la solitude ou la compagnie, c'est sûr.
Avoir quelqu'un à qui parler, quelqu'un d'autre que la nymphe Écho, quelqu'un qui soit un véritable interlocuteur, permet d'échapper à l'inanité improductive du soliloque.
Un interlocuteur qui est aussi un vis à vis. Ce qui permet ainsi, de la même façon qu'on échappe à la résonance vide, d'échapper au reflet vide, à la fascination de Narcisse.