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Penser des choses fines

" n°216 : Danger dans la voix.

Avec une voix très forte dans le gosier, on est presque hors d'état de penser des choses fines. »

 

n°218 : Mon antipathie.

Je n'aime pas les hommes qui, pour faire de l'effet, doivent exploser comme des bombes, et à proximité desquels on est toujours exposé au danger de perdre brusquement l'ouïe – voire plus encore. »

(Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

 

Je trouve ce n°216 une remarque bien plus fine qu'il y paraît.

Comme si de la puissance de sa voix on inférait une assurance d'avoir raison. Cette assurance est pourtant un obstacle à la pensée en général, et à la subtilité en particulier.

Ainsi, dans une conception quasi terroriste de la communication, on y va à plein gosier pour gueuler des balourdises, pour balancer, comme des bombes en effet, et non des objets de débat, des arguments dont on se sait incapable d'affiner l'articulation.

Chercher à vaincre plutôt qu'à convaincre : le mantra de l'impuissance.

 

En outre dans le n°218 j'entends pour ma part comme un écho de l'angoisse enfantine devant l'adulte (maître, père …) qui fait la grosse voix.

 

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