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Marguerite et Adrien (6/7) Le graphique d'une vie humaine

 

« En un sens, toute vie racontée est exemplaire ; on écrit pour attaquer ou pour défendre un système du monde, pour définir une méthode qui nous est propre.

Il n'en est pas moins vrai que c'est par l'idéalisation ou par l'éreintement à tout prix, par le détail lourdement exagéré ou prudemment omis, que se disqualifie presque tout biographe : l'homme construit remplace l'homme compris.

Ne jamais perdre de vue le graphique d'une vie humaine, qui ne se compose pas, quoi qu'on dise, d'une horizontale et de deux perpendiculaires, mais bien plutôt de trois lignes sinueuses, étirées à l'infini, sans cesse rapprochées et divergeant sans cesse : ce qu'un homme a cru être, ce qu'il a voulu être, et ce qu'il fut. »

 

(Marguerite Yourcenar. Carnets de notes de 'Mémoires d'Hadrien')

 

Commentaires

  • J'ai lu vos extraits de ces Carnets et cette façon de dessiner une vie "en trois lignes sinueuses" est séduisante et très juste.

  • Dans "L'oeuvre au noir" elle reprend l'idée, en effet très parlante. Elle l'enrichit même, avec la métaphore d'un escalier à double révolution que l'on ne cesse de monter et descendre au cours d'une vie. Et ainsi se trouve régulièrement modifié le point de vue que l'on peut avoir sur son passé.

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